[Background] Luuse

Le Haut Seigneur des Saen'Thalas ne sursauta même pas lorsque trois coup furent frappés doucement à sa porte, bien que la nuit fut déjà avancée et qu'il sût que tout le monde était sensément allé se coucher depuis longtemps.

En silence, il observa l'elfe entre deux âges qui pénetrait dans son bureau, la démarche fatiguée et les traits tirés. De la poussière et de la boue marquaient encore ses traits bien qu'à l'évidence il se fût nettoyé rapidement le visage avant d'entrer dans le bureau du patriarche.

"Au rapport, soldat", lâcha t'il d'un ton péremptoire, souhaitant que cette besogne soit terminée au plus tôt.

Bien que l'épuisement de l'elfe fût éminemment visible, le seigneur ne put s'empêcher de constater avec une pointe de fierté qu'il restait posté dans un garde à vous parfait.

"Le village a été totalement rasé monseigneur, le manoir à été pris d'assaut et pillé...toute la famille Saen'Elidor à été retrouvée dans les décombres...et une grande partie des villageois à été tuée également..."

Une seconde d'hésitation fit lever un sourcil au maître des Saen' Thalas. "Hé bien, la suite, jeune homme !"

L'elfe se détendit une seconde et abandonna sa position martiale pour retrouver une attitude plus confortable. "Nos éclaireurs ont trouvé une partie des survivants dans les bois, Père. Nous continuons les recherches et ne déséspérons pas de trouver les enfants du seigneur Saen'Elidor qui n'étaient pas parmis les morts...Et puis..."

Le jeune homme se retourna vers la porte et désigna l'entrée d'un geste vague de la main. "Et puis nous l'avons trouvée parmis les réfugiés..."

Le vieil elfe se renfonça de soulagement dans son haut fauteuil de cuir alors qu'une femme entrait en essayant de nettoyer tant bien que mal le sang qui couvrait la majeure partie de son visage et de ses mains. Son regard croisa un instant celui du Patriarche, puis elle sourit d'un air désolé et s'agenouilla devant le bureau, une expression indéchiffrable dissimulée sous sa tête baissée.

((Ceci est un début de background absolument pas fini ni définitif. Il est sujet à changements selon l'évolution du background de la guilde et eventuellement des autres membres qui souhaiteront le faire mieux coller à leur histoire. J'invite qui le voudra à faire des remarques si l'histoire ne lui semble pas logique pour l'une ou l'autre raison, et les pnj cités peuvent rester des pnjs ou être incarnés par ceux qui le voudront et qui trouveront que mon bg peut s'imbriquer avec le leur ))

J'aimerais connaitre le commencement, Les Saen'Thalas sont une si grande famille que les membres sont éparpillés à travers Azeroth ? Le Haut seigneur est le Paternel à tous les autres ? La maison (dans le sens de famille) des Saen'Thalas vit dans quel but ? La guerre ? la paix ? ou autre chose ?

La maison des Saen'Thalas peut elle etre en haillon ?(je veux dire par là que le sang noble de cette famille se soit dilué dans ceux d'autres familles)

Merci de répondre à ces questions car elles vont m'aider à écrire mon propre Background que j'ai déjà un peu en tête.

Beau travail Luuse car en effet ca va aider je pense beaucoup de personnes. Pour ma part j'ai déjà écris une parti de mon BG mais avec des trous qui seront par la suite bouchés gràce au BG commun de la famille.

De plus ta chronologie me va bien et je vais me calquer dessus pour uniformiser mon BG par rapport au tien et j'espere a ceux de la guilde.

PS: j'aurai beosin du nom des patriarch de la famille du moins ceux d'avant la génération actuelle. Vu que mon personnage est vieux il aura connu le père du patriarch actuel donc si quelqu'un pouvait me le donner (je ne suis pas doué pour créé les noms )

Xan a écrit:

Beau travail Luuse car en effet ca va aider je pense beaucoup de personnes. Pour ma part j'ai déjà écris une parti de mon BG mais avec des trous qui seront par la suite bouchés gràce au BG commun de la famille.

De plus ta chronologie me va bien et je vais me calquer dessus pour uniformiser mon BG par rapport au tien et j'espere a ceux de la guilde.

PS: j'aurai beosin du nom des patriarch de la famille du moins ceux d'avant la génération actuelle. Vu que mon personnage est vieux il aura connu le père du patriarch actuel donc si quelqu'un pouvait me le donner (je ne suis pas doué pour créé les noms )

Ben...pour ce qui est des noms j'ai évité d'en donner pour ne pas brider les personnes qui voudront incarner les persos que j'ai mis pour l'instant en pnj dans mon histoire. Mais peut être qu'on pourrait se mettre tous d'accord pour le nom du Patriarche, au moins? (Faut demander à Sanrek de nous sortir un nom Sanrekien )

En ce qui concerne la Chronologie, j'en ai posté une pour que nous puissions tous la prendre comme modèle, et ainsi éviter les incohérences !

Le garde à la porte lui adressa un petit sourire d'encouragement lorsqu'elle s'arrêta devant lui le souffle court. Avant de lui ouvrir, il lui retira doucement un morceau de feuille qui s'était coincé dans ses cheveux et lui sourit de nouveau avant d'entrer annoncer son arrivée, puis de s'effacer pour la laisser pénétrer dans la pièce.

Sept paires d'yeux inquisiteurs et vénérables se mirent à la jauger d'un air fermé, et elle musela rapidement sa peur pour empêcher ses jambes de prendre le chemin de la sortie d'elles même.

Révérence, sourire, rapide coup d'oeil dans le miroir au dessus de la commode de chêne pour vérifier que sa mise n'est pas souillée par d'autres restes de feuilles.

Ce fut avec soulagement qu'elle vit le sourire indulgent et légèrement fier du Patriarche. Elle avait passé le premier test.

"Elle a l'air...mmmh...un peu...mmmh...sauvage non?" lâcha un grand elfe au teint foncé sur un ton légèrement condescendant.
Le Patricien se raidit mais repris rapidement contenance et lança un sourire aimable à l'impudent qui venait de la juger de façon si cavalière.

"L'air de la campagne, Monsieur, rien de plus. Lorsque vous la verrez briller dans les bals de la Capitale, elle vous semblera plus étincelante que les joyaux de la couronne. Pour l'instant je vous l'accorde il faut un peu la dégrossir, mais je puis vous assurer que, comme tous les jeunes gens de notre famille, elle reçoit des leçons des meilleurs précépteurs dans tous les domaines."

Tous le monde se détendit légèrement, à l'exception d'un jeune homme qui s'était approché de la fenêtre d'un air nonchalant et dont elle s'aperçu avec une colère grandissante qu'il était en fait en train de cacher son rire. Elle compris juste à temps que l'une des dames de l'assemblée était en train de lui parler, et fit fonctionner son esprit pour rassembler les bribes de ce qu'elle avait entendu et donner une réponse adéquate.

"Nous espérons tous faire plus ample connaissance, très chère...après tout..." elle eut un petit rire grinçant et faux "c'est tout comme si vous étiez de notre famille maintenant..."

Elle hocha la tête avec, elle l'espérait, suffisament de distinction, puis elle s'approcha du Patriarche qui l'invitait à son côté d'un signe de la main.

D'un geste d'une tendresse surprenante, il lui entoura les épaules de son bras et la serra contre lui tandis qu'il continuait sa conversation avec ce qui semblait le chef de la famille invitée.

"Vous avez tout à fait raison, Monsieur, le plus tôt sera le mieux...les temps sont agités, si nous voulons que nos deux tourtereaux profitent un peu l'un de l'autre, il faut prendre les devants !" Comprenant de quoi on parlait, elle se raidit légèrement, mais une douce pression du vieil homme sur son bras la rappela à ses devoirs, et elle se mit à sourire à l'inconnu en face d'elle d'un air qu'elle espéra le plus niais possible.

Assise sur une pierre à flanc de colline, Luuse regardait Finlas fouiller les cadavres des trolls avec une vague moue de dégoût. Enfin, il se releva, et lui lança un petit morceau d'ivoire poli avant de s'essuyer les mains sur la robe du troll le plus proche.

"Avec celui là ça doit faire seize non?"

Luuse remisa l'osselet dans une petite poche de soie qu'elle fixa de nouveau à sa ceinture.

"Quinze" , marmonna t'elle "le dernier était en trop mauvais état..."
Elle se releva en frottant la poussière de sa robe. "Qu'est ce qu'on fait là Finlas? Cette jungle est impénétrable, ces trolls puent, et l'Alliance nous tombe dessus comme des mouches à miel...Nous sommes en train de rassembler de fichus morceaux de soit disant colliers trolls pour des têtes qui parlent dans un chaudron...C'est la tâche la plus stupide qu'on nous aie jamais confié...Pourquoi sommes nous ici?"

Finlas sourit et ramassa son bâton posé contre un arbre. "Peut être parce que c'est toi qui l'as voulu..."

Luuse ne répondit pas et prit un air buté. Avec une petite grimace de concentration presque comique, elle enveloppa Finlas d'un nouveau sort de protection puis pointa le doigt vers les ruines trolles toutes proches. "On n'est pas encore allés voir par là"

Finlas hocha la tête et pris la tête de la marche, laissant Luuse venir se coller docilement derrière lui. L'avancée dans la jungle était facile, à deux, mais Luuse restait tout de même une fichue trouillarde.

Il avisa avec un sourire deux trolls malchanceux en train de s'avancer vers eux au loin. Ils ne les avaient pas encore remarqués. Avec une expression étrange de déléctation savourée par avance, Finlas modela la magie ambiante en une boule de feu au creux de sa main, quand le tiraillement insistant d'une main agrippée au dos de sa robe le ramena à la réalité.

"L'Alliance..." souffla Luuse.

Il se retourna pour regarder dans la direction qu'indiquait le doigt tendu de sa compagne, et sans un mot lui pris la main pour l'emmener se cacher dans un buisson proche.

"Ils nous ont peut être déjà vus...je ne sais pas si on va pouvoir s'en sortir sans se battre cette fois" , dit il dans un murmure presque inaudible. Luuse hocha la tête, regarda Finlas un instant, puis l'enveloppa d'un bouclier de lumière.

En silence, tous deux regardèrent leurs ennemis passer devant eux, l'air évident de personnes qui cherchaient quelque chose. Quand soudain, l'oreillette gobeline de Luuse grésilla, et la voix de Lucifael retentit dans la clairière aussi clairement que si elle avait été présente : "Mais au fait, c'est la Saint valentin aujourdhui !"

Les deux membres de l'Alliance se retournèrent brusquement au raffut, et Luuse sourit à la mort. Perdre la vie pour une fête des amoureux...Ironie...

D'un bond, Finlas se lança en avant sur le plus proche, le nain qui déjà épaulait son fusil. D'un coup de bâton bien ajusté, il fit se baisser le canon et bloqua les deux dans une gangue de glace, puis fit appel à ses sorts les plus puissants, le visage tendu, chacuns de ses muscles mis au supplice par la magie qu'il pressait d'affluer toujours plus vite.

Après un instant de lutte existencielle et morale, Luuse s'élança à la suite du Sin'dorei, usant du Pouvoir Volé sans compter, jusqu'à ce qu'une douleur cuisante au côté la force à détourner sa concentration. L'autre s'était libéré et s'acharnait sans répis, la lardant de coups de lames acérées, sans même lui laisser le temps de pousser un cri de douleur.

Alors qu'elle sentait ses jambes fléchir sous le poids de son propre corps, Luuse eu tout juste le temps de lancer un dernier regard vers Finlas, toujours sauvagement aux prises avec le nain. Dans sa rage, sa magie complètement épuisée, il se défendait à coups de bâton, parant, esquivant, portant des coups d'une puissance traitresse pour qui ne connaissait pas le maniement de telles armes. Alors qu'elle était allongée dans la mousse rêche du sol de Strangleronce, luttant pour garder les yeux ouverts, Luuse songea avec un mélange de détachement et d'amusement qu'Arorshal aurait été fier des aptitudes au combat de son fils adoptif. Sa vue se brouilla, et elle senti plus qu'elle ne vit le corps du nain tomber sur le sol à quelques mètres. De toutes sa volonté elle appela un dernier sort, mais rien ne vint, et ses doigts tendus en vain finirent par racler le sol de dépit. Avec un sourire amer, elle songea à quel point elle était toujours un fardeau pour lui...

Luuse se retourna avec un léger grognement alors qu'on la secouait doucement pour la réveiller. Tout en gardant les yeux farouchement fermés, elle remonta sa couverture sous son menton et marmonna une syllabe indistincte pour qu'on la laisse dormir tranquillement.

On la secoua avec plus de force, et ses yeux s'ouvrirent à demi, puis elle sursauta et s'assit, s'enveloppant étroitement de sa robe, en se rendant compte qu'elle était gelée. Au dessus d'elle, l'un des magistères de la salle du Naaru la regardait d'un air de reproche.

"Que faites vous ici mademoiselle, ce n'est pas un endroit pour dormir..."

Sans comprendre, Luuse leva les yeux sur les autres magistères, si intensément concentrés sur leur tâche qu'aucun ne semblait l'avoir vue. Elle reporta son regard sur le jeune homme agenouillé devant elle, avec une mine si pitoyable que celui ci perdit son air sévère.

"Un des gardes vous a vue entrer il y a peu. Il n'a pas osé vous arrêter, mais il vous a trouvé un air...étrange...quand je suis venu prendre mon tour pour garder le Naaru, il m'a demandé de venir voir ce que vous faisiez parce qu'il ne pouvait pas laisser son poste. Il est déjà tard mademoiselle, si on se rend compte que vous n'êtes pas chez vous, les vôtres vont s'inquiéter"

Luuse hocha la tête, le regard trouble, et se leva de façon mécanique. Le magistère se débarassa de son manteau et le posa sur ses épaules.

"Si je puis me permettre...vous êtes en robe de chambre, et les nuits sont fraîches en cette saison...Je vais vous raccompagner, vous m'avez l'air encore un peu pâle..."

Elle se drapa dans le manteau épai avec un frisson et une grimace de reconnaissance, et lança un dernier regard au Naaru. Ses oreilles tintèrent un instant, et ses yeux captèrent, pendant une fraction de seconde, comme la forme d'une ombre furtive dans un coin. Elle secoua la tête et tout disparu, comme le fruit d'une illusion. En silence, elle suivit l'elfe qui l'attendait déjà en haut de l'escalier. Pourvu que personne au manoir n'aie remarqué son absence...





(Hrp : ceci n'est pas du tout la suite du texte commencé plus haut. Non, je ne suis pas une personne très organisée dans les histoires de mon personnage )

désolé de m'immmiscer dans tes histoire, mais il fallait que je le fasse pour te dire plusieur chose, a commencer par : BRAVO!
Je trouve que tu a de réél talent d'écrivain, continue!


Par contre petit bémol, c'est ces histoire de chronologie, je pense que personne ne t'empeche de créer un topic pour chaque histoire, ça fera en tout cas plus organisé qu'un topic fourre-tout.

Euh...je vais y penser. Le truc c'est que quand j'ai envie d'écrire quelque chose sur un point particulier concernant mon personnage, ça a rarement un rapport avec un texte précédent. Il vaut mieux prendre mes textes comme indépendants et présentants chacuns une facette différente, sans se prendre la tête à essayer d'y voir une suite

Et comme j'ai tendance à vraiment écrire beaucoup quand ça me prend, j'ai peur de trop en mettre sur notre pauvre petit forum.

Dans le silence de sa petite chambre d'auberge, Luuse se retourne sans parvenir à trouver le sommeil. Devant la chaleur qui l'oppresse, elle rejette définitivement les couvertures et se lève pour prendre un livre dans la petite bibliothèque laissée à sa disposition, puis s'assied dans un fauteuil profond où elle se roule confortablement en boule.

Ses yeux suivent un moment les lignes du livre commencé la veille jusqu'à ce qu'elle se rende compte que deux paragraphes sont passés sous ses yeux sans qu'elle intègre un seul mot. Devant ses yeux, les évènements de la journée reprennent leur déroulement. La multitude grouillante des troll au pied de la Ziggourat, la panthère noire des hautes terres d'arathi, Finlas approchant la main de son visage pour examiner ses boucles d'oreille de plus près...Finlas qui tombe devant le sorcier nécromancien de Zul Farrak avec une infinie lenteur, comme dans un mauvais rêve...la douleur, la colère, la haine envers cette race faible et méprisable qui parvient pourtant à la garder prisonnière...Les efforts constants pour maintenir l'unité de son propre esprit pendant que les petits être tentent de le détruire et le réduire à leur volonté...douleur...

Dans un dernier sursaut de souffrance, Luuse se réveille et réprime un cri qui se transforme en soupir de soulagement en comprenant que ce n'était qu'un rêve. La douleur persiste un instant et elle ferme les yeux avec acharnement, souhaitant se rendormir pour de bon enfin...

Quelqu'un la secoue, elle entrouvre un oeil, puis les deux yeux. Au dessus d'elle, le magistère la regarde d'un air moins sévère que surpris. L'inquiétude et l'amusement se lisent sur son visage. "Je vois que vous avez apporté une couverture cette fois, mademoiselle..."

La gifle claqua dans le silence nocturne du manoir, légèrement amplifiée par les murs de pierres nues. A demi assise sur un fauteuil où la violence du coup l'avait projetée, Luuse se tenait la joue avec un regard assassin.

"Comment osez vous !" cracha t'elle, "frapper une femme de mon sang !"

Avec toute la morgue dont elle était capable, elle s'efforça de se tenir de nouveau droite, réprimant ses tremblements de peur et de colère. Devant elle, le grand elfe aux traits fins sorti une lettre de sa manche et tira une fine cravache de l'une de ses bottes. Avec un sourire, il secoua la missive sous les yeux de Luuse.

"Ma chère femme, aussi noble soit elle, m'avait caché les détails des courriers qu'elle envoie chaque semaine à sa famille." Il ouvrit la lettre, faisant semblant de la lire en jouant de sa cravache contre le cuir de sa botte. "Voyons cela, la liste de nos contacts, celle des denrées que nous leur fournissons, ainsi que le prix auxquel nous les vendons...Sans oublier bien sûr le détail des charmantes gamineries auxquelles nous jouons si volontier vous et moi...Où était ce déjà...Ah oui, vous me traitez de porc répugnant...tststs"

Luuse sourit légèrement. On y était...
"Qu'est ce qui dans cette lettre vous a donc le plus contrarié mon cher époux, tout ce qui y est consigné est la stricte v..." Le coup la jeta cette fois contre une commode où elle s'assoma à moitié. Engourdie par le choc, Luuse regarda son époux s'approcher du feu où il jeta la lettre, puis s'avancer vers elle. Avec une douceur inatendue, il lui caressa les cheveux, puis les prit par poignée et lui tira violemment la tête en arrière. Avec douceur il lui murmura : "désormais, vous ne serez plus autorisée à écrire ni à communiquer avec l'exterieur du manoir de quelque façon que ce soit. Vous en savez trop, et de toute évidence vous n'êtes pas devenue assez Elidor lors de notre mariage pour que je puisse vous faire confiance..."

Luuse gémit de douleur et l'étreinte se relâcha légèrement. Son époux se releva et lui tendit la main pour l'aider à se remettre sur pieds. "Debout, madame, une Elidor se tient toujours debout!". Avec un léger rire moqueur, il la força à se poser dans le fauteuil tout proche, et alors qu'il passait près de la cheminée pour rejoindre la porte de la chambre, ramassa une petite clé dorée sur le manteau de marbre. Sur le pas de la porte, une dernière fois, il adressa un sourire à Luuse en agitant la clé d'un air entendu, et ferma la porte derrière lui dans un bruit de tombeau qu'on scelle.

(Bon, celle là il va falloir que j'y mette une suite, mais là l'est tard, et je suis crevée, toutes mes excuses ^^.

Cette histoire là se déroule avant l'avancée du fléau, à l'époque où Luuse était encore mariée à l'héritier d'une autre famille noble (purement inventée pour l'occasion). Peut être qu'elle éclairera certains sur le comportement de Luuse maintenant (et surtout sur la raison pour laquelle elle refuse obstinément les mariages et le enfants, fussent ils de raison))

tu a réélement un talent, c'en est énervant, a quand la suite?

Le crissement des insectes étranges du marai des chagrins agaçait les dents de Luuse alors qu'elle était en train de se reposer à l'abris d'une petite grotte naturelle. En buvant une nouvelle gorgée de rosée, elle avisa du coin de l'oeil un dragonnet voletant paresseusement entre les arbres pourrissants. Voilà qui ferait l'affaire. Avec un soupir d'effort, elle se remis debout et ramassa son bâton, puis prépara un sort, intensément concentrée sur l'effort que la magie lui imposait, si loin du Naaru prisonnier à Lune d'Argent.

Le coup la prit par surprise et l'assomma à moitié. En se tenant la tête pour l'empêcher d'exploser, elle vit l'humain qui se préparait à lui asséner un nouveau coup du plat de sa lame qu'elle ne put éviter. Serrant les dents de rage contenue, elle tenta de se protéger d'un bouclier pour fuir, comme à l'accoutumée. L'humain la poursuivit sur quelques mètres avant de parvenir à détruire sa protection. A la grande surprise de Luuse, il ne porta pas le coup fatal. Elle sourit faiblement à son aggresseur. La Lumière soit loué, celui là, avec un peu de chance se contenterait de s'amuser à l'estourbir et de rire grassement avant de continuer son chemin et de la laisser tranquille. Ce n'était pas le premier imbécile du genre que Luuse rencontrait, il allait falloir jouer le jeu encore une fois...

Lentement, sans gestes brusques, elle se redressa et passa autour de son buste la corde de soie attachée à son bâton qui lui permettait de le transporter quand elle voulait avoir les mains libres. L'humain sourit, du moins, son attitude parut d'un coup plus amicale, et lui même rangea la gigantesque épée avec laquelle il avait attaqué l'elfe.

D'un signe, il lui intima de la suivre, et intriguée, elle lui emboita le pas vers une petite surélévation naturelle qui dominait la vallée des dragonnets. Soudain, il s'arrêta et la pointa du doigt, puis ordonna quelque chose d'une voix impérieuse. Luuse fronça les sourcils et tenta de se souvenir des vagues notions de commun qu'on lui avait enseigné plusieurs années auparavant. L'humain, sans doute enervé par l'attente et l'air perdu de Luuse lui allongea une gifle, rendue plus cuisante encore par le gantelet qui recouvrait sa main.

Soufflée par la rudesse du coup, Luuse porta la main à sa joue et regarda, outrée l'humain qui avait empoigné une dague et s'approchait maintenant d'elle, l'air décidé. Prise de panique, elle ferma les yeux sous l'effet de la peur, jusqu'à ce qu'elle sente une main dure lui saisir le col et entende un bruit de vêtement que l'on découpe.

Luuse baissa les yeux sur la lame qui s'attaquait maintenant à son pantalon, la blessant légèrement au passage, et elle se sentit parcourue d'un frisson glacé. D'un mouvement convulsif, elle frappa l'humain qui parut un instant surpris, puis rit. Avec violence, il lui rendit son coup en la tenant par les poignets pour la forcer à se tenir debout, et ôta son haume.

Luuse regarda avec terreur un visage qu'elle n'avait jamais vu mais que déjà elle haïssait au delà de la raison. En d'autres temps, elle aurait pu le trouver bien fait, mais l'homme qui se tenait devant lui la dégoûtait plus que tout. L'air amusé, il parla de nouveau avec un sourire que Luuse trouva effrayant, puis il se colla à elle dans un mouvement lascif de danseur. Luuse se laissa faire un instant, hébètée par l'idée absurde que celà lui arrivait à ELLE. L'armure rugueuse qui écorchait sa peau à nue lui paraissait plus froide que la mort. Avec un mouvement de colère, elle céda soudain à la rage, et le repoussa avec violence en hurlant sa haine.

Surpris l'humain parut soudain ne plus avoir envie de jouer. D'un geste sûr il dégaina son épée et dans un mouvement fluide lui trancha la gorge. Alors que Luuse s'effondrait sur la pierre froide, s'efforçant de retenir la vie qui coulait d'elle à flots, elle aperçu la vague silhouette humaine sifflant son cheval, qui éclata d'un dernier rire avant de la saluer de la main et de partir d'un pas tranquille.

**********

La douleur...le premier souvenir qui lui revint à travers les brumes de la conscience. Elle entr'ouvrit les yeux pour découvrir la haute silhouette d'un elfe agenouillé à son côté. Elle tenta de porter la main à sa gorge pour s'apercevoir qu'on l'avait étroitement enveloppée dans une cape tiède.
Luuse ouvrit tout à fait les yeux, redoutant de voir son propre sang étalé partout autour d'elle, mais de flaque rouge point, ni de douleur, ni, s'aperçut t'elle finalement, de coupure au cou.

Avec appréhension, elle leva les yeux sur Finlas qui la regardait d'un air inquiet. Sans un mot, elle se leva et chercha des yeux ses habits encore en état d'être portés que le truand avait jetés un peu partout autour.
Finlas l'observa quelques secondes.

"Luuse...que s'est il passé...je t'ai entendue crier, et je t'ai trouvé ici..."

Avec un obstination silencieuse, Luuse continua à chercher ses vêtements, évitant soigneusement le regard de Finlas.

"Luuse..."

Enfin, il n'y eu plus rien à faire pour échapper aux pensées et aux souvenirs. D'un air craintif, elle leva les yeux sur lui et murmura :

"Un humain...il m'a forcée à venir ici...il m'a frappée...a menacé de me tuer...je..."

Luuse se maudit intérieurement, elle était incapable de retenir ses larmes. En sanglotant elle se laissa aller contre le torse de l'elfe. Qu'au moins, il ne voie pas son visage...En silence, il la serra contre lui.

edit : j'ai viré une partie de la fin qui ne me semblait pas indispensable et qui en faisait vraiment trop dans le grandiloquent mélodramatique






(Wouah...quel pavé...j'aurai jamais cru en écrire si long sur cette histoire (Mais Finlas voulait pas que je m'arrête à la mort cette fois ) Mes félicitations à celui qui aura lu ceci jusqu'au bout
Pour précision, cette scène est arrivée ce soir et est ma bonne surprise de la journée^^ C'est pas tous les jours qu'on a une scène de rp pvp aussi poussée avec un gars de l'autre faction sans pouvoir se comprendre )

tu peut me feliciter (nae, fervent admirateur des histoire de luuse)
¨

tu a reçu mon mp?

L'odeur âcre de la fumée, le bruit des hurlements, au loin...Luuse, roulée en boule toute habillée sur son lit se réveille brusquement sur fond d'apocalypse. Un brouillard opaque a déjà envahi la chambre, et des galopades et des cris dans les couloirs lui apprennent qu'un feu s'est déclaré dans la chambre voisine, celle de Aaron. Un rictus involontaire crispe un instant son visage, mais la fumée de plus en plus épaisse la ramène à la réalité. Si elle ne sort pas d'ici rapidement, elle sera étouffée.

La panique l'amène en droite ligne vers la porte, toujours fermée à clé. Luuse ne possède aucun double, et les barres de sa fenêtre sont épaisses et bien trop rapprochées pour laisser passer qui que ce soit. Un moment, elle tourne en rond dans sa prison, affolée, ses yeux fouillant la pénombre autour d'elle, cherchant quelque chose d'utile, n'importe quoi...Sous la colère, elle parvient presque à soulever le lourd fauteuil de chêne pour le jeter contre la porte, mais la force lui manque soudain et ses jambes, coupées par l'effort cèdent sous elle. Essouflée, luttant pour trouver de l'air, elle sent sa vue se brouiller et glisse lentement vers le sol.

Dans un semi rêve, elle regarde la serrure de fer forgé blanchir, puis rougeoyer, et enfin fondre à grosses gouttes sur le sol de sa chambre. Une haute silhouette se dresse dans l'encadrement de la porte, et s'approche d'elle, puis la soulève avec d'infinies précautions. Son contact est frais et reposant, et Luuse, à demi endormie par la fumée se blottit contre son sauveur.

Bien plus tard, Luuse se réveille dans le jardin d'herbes aromatiques du manoir. En tournant légèrement la tête, elle aperçoit d'autres personnes, étendues comme elle, alors que des elfes passent de blessé en blessé pour prodiguer leurs soins. En se soulevant sur un coude, elle attire l'attention de l'un d'eux qui vient la soutenir et lui faire boire le contenu d'une gourde. Des yeux, Luuse cherche son époux, et regarde l'elfe devant elle, en qui elle reconnait le prêtre de la famille Saen Elidor.

Lorsqu 'elle parle, sa voix est sèche et rauque. Elle ne peut dire qu'un mot :

"Aaron?"

Le prêtre laisse échapper un soupir et secoue la tête en baissant les yeux. Doucement, il force Luuse a se rallonger, et elle ferme les yeux alors qu'on lui place un oreiller de soie derrière la tête. Elle veut être tranquille...et penser à celui qui est venu...sur ses vêtements, elle retrouve le subtil souvenir de son parfum. Elle se roule en boule, laissant l'odeur réconfortante envahir son sommeil avec un sourire enfantin.


(pas mon meilleur texte mais on fera avec

Ceci relate la vision des choses de Luuse lors de l'incendie qui détruisit le manoir de sa belle famille, emportant du même coup son époux. )

Le miroir renvoyait à Luuse l'image d'une jeune femme gracile et blanche, la mine fatiguée et inquiète. D'un oeil critique, Luuse examina ses formes en tournant un peu sur elle même, puis fini par rajuster sa robe de chambre d'un mouvement sec des épaules. Son attitude était ridicule, et elle en avait conscience. Même en admettant que ça puisse arriver, ça ne pourrait pas se voir si tôt. En nouant la ceinture, les yeux dans le vague, les discussions de la journée tournaient sans fin dans sa tête.

"Je suis l'enfant d'un humain et d'une elfe".

A ces paroles, Luuse s'était soudain sentie malade et avait dû sortir précipitament de la taverne respirer un peu d'air frais...Quand enfin elle avait pu revenir, elle avait rassuré un Eleor inquiet d'un sourire et pretexté une excuse passe partout.
Même Finlas, pourtant si réconfortant d'habitude n'avait pas réussi à la rassurer...Pire, d'après lui, la chose était possible...
A l'image soudaine de l'elfe envahissant son esprit, Luuse se glaça.

Elle devait faire quelque chose, et vite.

(petit texte résultant de la conversation que j'ai eu ce matin sur le cc taverne avec Yraël et Eleor. Je ne sais pas sur quoi ça va déboucher, mais on verra bien^^)

Le silence étouffant de Lune d'Argent la nuit vrillait les tympans et donnait l'impression de nager dans du coton. Sans même leur accorder un regard, Luuse passa devant quelques gardiens arcaniques qui rompaient le silence de leurs monologues policiers. "Préservez la paix", "Lune d'Argent est une grande cité et nous en sommes les protecteurs", "Ne faites rien de répréhensible".

Ses pas étaient devenus de plus en plus difficiles depuis quelques heures, et c'est avec une grimace de douleur, la main crispée sur le coeur qu'elle se forçait encore à avancer vers son but, le repos, peut être même un réconfort.

Dans le couloir qui menait à la chambre du Naaru, elle souleva un pan de sa robe pour regarder sur sa peau ce qui la brulait à l'intérieur, et grimaça de douleur lorsqu'elle toucha la marque et constata qu'elle ressortait plus que de coutume. Elle en avait trop dit, la punition était lourde.
Avec inquiétude, elle se demanda combien de temps encore la marque lui brulerait le coeur avant de s'arrêter de faire mal. Ca faisait deux jours déjà que la douleur était à la limite du supportable et que Luuse devait doubler les doses de feuillerêve dans la préparation de ses cigarettes. Ixklÿ déjà se faisait de plus en plus insistant, et Luuse voyait déjà avec inquiétude le reste de la famille venir lui poser des questions embarassantes.

En s'appuyant d'une main contre le mur, haletante sur les derniers mètres, elle aperçu enfin la silhouette du Naaru, immense et lumineuse. Elle sourit.

Sans un regard pour les magistère, comme de coutume trop concentrés pour la remarquer, elle s'approcha de M'uru et approcha sa main d'un de ses fragments les plus accessibles. La sensation de bien être fut immédiate, et c'est avec soulagement que Luuse senti la douleur s'estomper. Elle resta un moment dans cette position, insensible et sourde au monde exterieur, jusqu'à ce qu'une sensation familière la rapelle à la réalité. Avec un geste de dégout, elle retira sa main en se rendant compte que sans le vouloir elle avait commencé à absorber de la mana du Naaru. Elle lui adressa, les yeux baissés, une prière d'excuse muette, et s'assit en tailleur devant lui, s'enveloppant dans sa cape. La nuit serait longue, elle avait trop peur de ressentir la douleur de nouveau, la proximité rassurante de M'uru lui assurerait un meilleur repos que la sécurité toute relative du manoir.

Les bas quartiers de Lune d'Argent étaient le plus souvent bouclés et leurs entrées surveillées pendant toute la durée de la nuit. La vermine ne devait pas pouvoir se répandre sur la ville une fois l'ombre venue.

C'est une ombre, justement, qui passa un instant dans un rayon de lune, puis disparut de nouveau là où la lumière n'atteignait pas le sol. On l'aperçut plus loin, en grande discussion avec un garde perplexe. Une bourse changea de main, et le garde bougea de façon imperceptible, pour qu'on ne puisse pas dire qu'il avait si facilement laissé passer une dame de la haute dans ces bouges puants.

Les ruelles étaient étroites et tortueuses, des déshérités, mourants ou ricanant dans le ruisseau ne faisaient même plus attention à ce qui leur passait devant les yeux. L'ombre fila sans hésitation dans une série complexe de ruelles noires, et s'arrêta après une longue course devant une porte en bois vermoulu.

Sa main s'arrêta devant le heurtoir, puis une hésitation soudaine lui fit toquer simplement à la main, discrètement. On lui ouvrit aussitôt, comme si on s'attendait à une visite, et une conversation sifflante de murmures monta aussitôt sous le chambranle de la porte, au terme de laquelle on admis la dame à pénétrer dans la maison.

L'intérieur, bien que très dépouillé, respirait de façon surprenant la propreté et le soin apporté à la salubrité de la pièce unique dans laquelle se tassaient trois vieux, une femme et une enfant effrayée accrochée à sa mère. Aussitôt que l'ombre entra, la femme se confondit en courbettes et en remerciements confus. La dame sombre regarda un moment la petite, et lui sourit. Les yeux vides de la gamine reflétaient plus que la détresse du manque.

Un nouvel invité fut rapidement autorisé à entrer dans la petite pièce, et la dame retira sa cape, l'air serein, bien que pâle.

"Faisons vite, voulez vous. Je n'ai pas toute la nuit, et je souhaite que cette opération soit menée à bien avant que la milice ne s'interesse à nos affaires ici bas."

Le prêtre hocha la tête, soulagé à l'idée de repartir rapidement de ce lieu maudit.

Tôt la matin, alors que le soleil jetait ses premiers rayons sur Lune d'Argent, une belle dame vêtue de noir et entourée d'une aura noire titubait dans les rues pavées, entre les parterres fleuris. D'une démarche hésitante, elle s'engagea sur un vaste perron d'une belle demeure de pierre blanches, et s'engouffra dans la chaleur d'un salon lorsqu'un majordome vint ouvrir la porte d'entrée. Il ne fit aucun commentaire, la jeune maîtresse l'ayant habitué à toutes le excentricités.

Laissant glisser sa main sur la pierre nue des murs, la jeune elfe fini par s'arrêter devant une porte qu'elle ouvrit avec précautions.

Livrée à elle même dans le noir complet de la chambre, Luuse se jeta tout habillée sur le lit où elle retrouva la chaleur rassurante de Finlas et se blottit contre son bras nu, refusant de penser à la culpabilité et au doute pour profiter pleinement de l'instant de répit qui lui était offert.

La beauté de flèches de Lune d'Argent n'était en rien amoindrie par la faible clarté de la lune, et c'est avec le coeur gonflé de fierté que Luuse regardait au loin les bâtiments de sa ville, endormie, pure et triomphante.

Elle souhaitait se reposer, et c'est presque involontairement que des pensées noires finirent par remonter à la surface, embrouillées par la somnolence qui l'avait envahie. Devant elle, elle revit les yeux d'or du Quel'dorei, si tentants et pourtant, inquiétants à leur manière. Luuse poussa un soupir de regret, à mesure que la pensée faisait jour dans son esprit, imparable : "Je ne sais pas avec qui nous aurons la guerre, mais nous l'aurons..."

Sa main remonta en un geste machinal vers le médaillon, caché en dessous de sa robe au col soigneusement boutonné jusqu'au cou. Il était là, suspendu entre ses seins, le métal froid effleurant parfois sa chair lors de ses mouvements. Avec un frisson, elle songea à ce que ferait Finlas s'il le découvrait, mais elle n'avait pas pu se résoudre à le retirer.

Ses pensées revinrent à Enéïa et à la promesse de batailles futures. Elle avait peur par avance, de son incompétence, de sa propre couardise, peur de tous les conflits qu'elle pourrait entrainer à cause de sa bêtise. Le réprouvé avait dit qu'il ne l'avait pas choisie par hasard, quelle pouvait en être la raison ? Avec un léger froncement de sourcils, elle se demanda avec inquiétude si elle serait à la hauteur de la tâche qu'on lui avait confiée. Sans le vouloir, sans doute, Dévoreur avait obligé Luuse à se creuser la tête pour savoir ce qu'on voulait d'elle, et quel devrait être son rôle dans le conflit.

Luuse sourit en pensant à Finlas, toujours à ses côtés. Encore une fois, ellle n'aurait rien à craindre, ensemble, ils étaient capables de veiller l'un sur l'autre. C'est avec une pointe d'inquiétude qu'elle revit l'image du semi-elfe se surperposer à celle de Finlas dans son esprit, et que ses pensées lui demandèrent insidieusement si lui aussi, ne serait pas un excellent protecteur. D'un geste, elle balaya l'image funeste et se tortilla pour se nicher plus confortablement encore contre les racines de l'arbre. Avec espoir, elle ferma les yeux, et attendit.

La lettre s'écrasa mollement sur le sol alors que Luuse s'efforçait de réprimer le tremblement de sa main. Les larmes aux yeux, elle regarde Kiriel et le caressa un instant, avant d'appeler une domestique et de lui confier le faucon-dragon en lui ordonnant de le laisser fouiller à sa guise dans les reserves de la maison. Qu'est ce que ça pouvait bien manger, ces bestiaux là ?

Le livre était posé sur son bureau, sombre et inquiétant. Luuse se surpris à le contempler plusieurs minutes avant de secouer la tête pour effacer la fascination morbide que le volume exerçait. Elle le prit et le fourra rapidement dans un sac en évitant de trop le regarder, puis s'enveloppa de son châle et sortit. La lettre était claire, Yraël avait grand besoin de lumière, Et Luuse ne connaissait qu'une seule personne capable de lui venir en aide pour la préparer à une opération aussi dangereuse qu'accueillir l'esprit d'un autre en son sein.

La salle du Naaru était toujours aussi vide, les magistères occupés, les chevaliers de sang, pour une fois, étaient absents. Luuse s'assit devant M'uru et ferma les yeux, laissant son esprit vagabonder. Le visage tendu, elle s'efforça de chasser toute inquiétude et de ne penser qu'aux moments les plus doux, ceux vers lesquels Yraël aimerait à revenir se pencher dans son esprit. Avec soulagement, elle senti la lumière de M'uru l'envelopper avec douceur, il ne pouvait pas parler, mais comme toujours, avait immédiatement compris qu'on avait besoin de lui. Au bout d'un long moment, Luuse se releva et s'approcha du Naaru qu'elle toucha avec une sorte de ferveur religieuse et craintive. Tous les jours, elle reviendrait s'exercer à accueillir Yraël en elle jusqu'à ce qu'il ai besoin de son aide.

Dans le sac passé en bandoulière sur son épaule, le poids du livre commençait à enfoncer la sangle dans sa chair, rougissant légèrement son épaule pâle sous la fine robe printanière. Aller parler à Ashtarann...un instant elle frissonna et se reprit. Elle ne pourrait pas permettre qu'Yraël ai fait tant d'efforts pour les voir réduits à néant par sa couardise face au maitre des Drathir. En inspirant, elle se redressa, affichant une attitude hautaine, et tourna les talons vers la sortie.

Ce fut son propre cri qui réveilla Luuse et la fit se redresser brusquement en serrant les draps contre elle. Le bouclier de lumière s'était lancé de lui même et nimbait la pièce sombre d'une douce aura, repoussant les ombres dans les coins. Elle chercha un instant la main de Finlas qu'elle serra avec détresse, avant de se reprendre. Elle ne devait pas le réveiller, il était épuisé par les heures de voyage en Outreterre. Avec un marmonnement incompréhensible, il se lova contre elle et la força à se rallonger pour la serrer dans ses bras et se rendormir totalement.

Dans la pénombre totale, elle garda les yeux ouverts, cherchant ce qui l'avait réveillée, puis renonça avec un soupir. Rejetant les couvertures, elle se leva sans un bruit, ses pieds nus goûtant le moelleux rassurant du vieux tapis, seul vestige que Luuse avait réussi à conserver de l'ancien manoir d'été, désormais démoli. Un sentiment vague la poussa à s'envelopper d'une cape chaude et à sortir dans la fraicheur du couloir en direction de la cuisine.

Perché sur le dossier d'une chaise, Kiriel semblait dormir, mais s'éveilla immédiatement au couinement léger de la porte. Légèrement craintive, Luuse s'assit sur la chaise avec des gestes doux pour ne pas alarmer le faucon dragon, et avança une main prudente pour le gratouiller sous le bec.

"Ce livre est inutile, c'est un faux, j'espère quand même qu'Yraël n'a pas risqué sa vie pour CA"

Les paroles la firent sursauter avec la violence d'un coup de fouet. Luuse se souvint du regard moqueur d'Astarann lorsqu'il prononça ces paroles, et au sentiment inconnu qui l'avait troublée à ce moment là...Le faire taire, à tout jamais le faire taire, qu'il n'ose pas dire un SEUL instant qu'Yraël ne reviendrait pas...

"Le mariage va s'annuler, Sathine ne souhaite plus rester avec Ashtarann, nous vous demandons donc de reconsidérer notre offre et vous prions de nous présenter le jeune Zanor."

Luuse secoua la tête et enfoui son visage dans ses mains, au souvenir de la voix glacée. Celle qui lui annonçait qu'Yraël mourrait à coup sûr, non à cause de son départ, mais à cause de son stupide romantisme qui l'avait poussé à unir Ashtarann et Sathine en les liant de sa vie. Un moment, elle avait espéré que le vieux grigou essayait de nouveau l'une de ses manipulations, mais Dévoreur lui même l'avait confirmé. Sathine souhaitait rester seule.

En refoulant ses larmes, elle se redressa et se demanda un instant pourquoi ses mains étaient gantées, puis commença à rire, doucement...un rire hystérique, qu'elle fini par réussir à arrêter quand il lui fit trop peur. La tache sombre commençait à s'étendre au delà des poignets, il lui faudrait trouver des gants plus long. Avec un amusement non feint, elle songea qu'il était vraiment difficile d'allier grâce et utilité, lorsqu'on était noble et qu'on devait s'habiller en accord avec son rang, tout en chassant les stupides humains dans la genre de Praxyd, sur les territoire de l'Outreterre...

Avec une sorte de timidité, elle porta la main au médaillon qu'elle portait toujours depuis le soir de leur séparation. Tristement, elle songea qu'elle n'aurait jamais cru regretter ces nuits passées à se hurler dessus et à accumuler les maladresses. Presque par hasard, son doigt frôla le bouton qui controlait le mécanisme d'ouverture, et les images dansèrent devant ses yeux, un peu brouillées par les larmes qui montaient de nouveau. Avec une légère hésitation, elle lança un regard à Kiriel qui la regardait d'un air sauvage et fermé. Luuse n'avait jamais été très douée avec les animaux... Portant de nouveau le regard sur le médaillon, elle souleva l'image d'Heimyriel, laissant apparaitre celle d'Yraël, et sourit. La ressemblance était si étonnante...comment ne pas s'y tromper, le jour où Heimyriel l'avait endormie de sa flûte et qu'Yraël l'avait réveillée...

L'air soudain décidée, elle se leva pour prendre le premier crayon qui lui venait sous la main, qui se trouva être un crayon bleu de couturière, et traça soigneusement en Commun, au dos de l'image d'Yraël, les mots qu'elle répugnait tant à dire de vive voix.

Dans la lueur de l'aube qui éclaboussait de ses rayons rose les tours de Lune d'Argent, Kiriel prenait son vol, un médaillon brillant accroché à la patte, porteur d'un précieux message.

[hrp] Les deux messages que j'ai posté sur le forum des drathir dernièrement, qui expliqueront peut être certains comportements de Luuse en jeu. Don't hate me [/hrp]

Le bruit des vagues faisait un joli contrechant aux murmures de Luuse qui fredonnait pour elle même l'un des derniers airs à la mode, alors qu'elle marchait sur l'eau d'un pas allègre, esquissant parfois un pas de danse lorsque la crête d'une vague approchait ses pieds de trop près.

Au loin se profilait l'ombre gigantesque du seul arbre qui avait poussé sur l'îlot, avec en dessous une silhouette familière. Luuse sourit et rougit de plaisir anticipé, et elle se mit à courir, légère comme le vent qui la portait au dessus de l'eau. Lorsqu'elle prit pied sur le sable, Heimyriel n'avait pas bougé, adossé contre les racines de l'arbre, les yeux fermés, il semblait endormi.

Avec un sourire taquin, elle ôta ses sandales et s'approcha doucement , ses pieds nus silencieux sur le sable brûlant de soleil. Heymiriel n'avait toujours pas réagit lorsque Luuse fut assez près de lui pour le chatouiller doucement. Au bout de quelques secondes, elle retira sa main avec hésitation. Une angoisse grandissant en elle, elle secoua légèrement le bras d'Heimyriel qui ne réagit pas plus, puis après un instant de réflexion, elle posa l'oreille sur son coeur et écouta. Elle resta ainsi, les yeux fermés, plus d'une heure...

Au bout d'un moment, elle réussit enfin à s'arracher à l'écoute du silence qui emplissait le corps d'Heimyriel. Aucun bruit, son coeur ne chantait plus, ses doigts ne couraient plus sur sa flûte, il ne souriait plus...

Luuse se laissa tomber sur le sable, rassembla ses bras autour de ses genoux et contempla le corps inerte, les yeux vides. Enfin, elle se leva, s'approcha d'Heimyriel et murmura les mots de pouvoir qui la soulevèrent comme une plume, elle et son précieux fardeau. Elle marcha comme dans un rêve au dessus des vagues sombres, qui a peine une heure plus tôt lui avaient parues si belles. Le sort, les rendait léger, et semblait aussi alléger l'esprit de Luuse qui devait se concentrer pour supporter mentalement le poids d'une autre personne. Parvenue sur la grève, elle siffla son faucon pérégrin qui somnolait quelques mètres plus loin et déposa sur la selle avec précautions le corps d'Heimyriel, puis guida l'oiseau à travers les rochers pour s'éloigner de la plage.

Les gardes la regardèrent avec suspicion lorsqu'elle entra dans Lune d'Argent, mais ne firent aucun commentaire par prudence. Un des avantages d'appartenir à une famille en vue.

Au manoir, Luuse repoussa les domestiques qui s'approchaient pour l'aider, et incanta de nouveau le sort de lévitation pour pouvoir porter seule Heimyriel. Verdrey la regarda passer, surprise . "Je croyais qu'il était parti...
-C'est son frère, Verdrey, Heimyriel, pas Yrael. Il est mort, il restera dans ma chambre, je vais conserver son corps jusqu'au retour d'Yrael."

Luuse ne chercha même pas à attendre une réponse de sa soeur et monta l'escalier menant à sa chambre, puis déposa le cadavre sur son lit avec douceur. Lentement, elle ramena ses mains sur son torse et les croisa sur la flûte trouvée à côté, gisant sur le sable. Enfin, elle fila dans la chambre d'Haldrath, fouilla rageusement dans les livre jusqu'à trouver celle qu'il avait employée pour Thaemina. Le corps d'Heimyriel resterait en l'état jusqu'à ce que le sort soit brisé.

Verdrey se glissa dans la chambre de Luuse et observa le corps figé d'Heimyriel et Luuse si désemparée , et s'approcha de sa soeur pour se serrer contre elle.
Elle n osait parler, tant l intensité de la peine de Luuse la troublait...que sa soeur lui semblait étrangère , éprouvant de telles émotions pour ces demi-elfes ... qui certes s'etaient révélés des plus intrigants, mais Heimyriel était surtout un tueur sans moralitéé, assassinant des enfants et s'en vantant d aprés ce que lui avais dit Eleor...

Au bout d un moment, elle murmura : Luuse, tu veux juste garder son corps jusqu au retour d' Yrael, n 'est-ce pas? pour qu il puisse lui dire adieu ?

Verdrey glissa un regard en coin vers sa soeur, scrutant son visage. elle ne pouvais s'empecher de craindre une tentative pour le ramener a la vie, une nécromancie impie....