[Background] Pendranna/Kinelae

1- Mes premières années

Je me reveille, ma vue est troublée, je me frotte les yeux, j'apperçois devant moi un cube en bois, je le prends dans mes mains, je l'examine.

Ho ! Hoooooo ! Mais je m'envole ! Attends un peu, depuis quand les bébés s'envolent ? Non, c'est Maman ! Maman ? Je la regarde avec mes yeux ronds, l'index dans la bouche, je rate de peu son pied en lachant mon cube. Où est passé son sourire ?

Soudain j'entends un claquement de porte, un homme aux cheveux roux sort de la cuisine, qui était jusqu'a là fermée, le visage sévère, c'est la première fois que je vois une telle expression sur un visage, je le fixe. Il a l'air énervé, il crie. Papa sort aussi de la cuisine, lui aussi il crie. J'ai envie de me faire entendre moi aussi, alors je me mets à crier. Personne ne m'entends ? Je crie plus fort ! Rien à faire.

Ils commencent à me faire peur, ils crient trop fort, j'ai mal aux oreilles, j'arrête de crier, et je les regarde. Voilà bien cinq minutes que ca dure ! L'homme aux cheveux roux s'en va en claquant la porte de la maison. Papa passe une main sur son visage, il a l'air exaspéré. Il va se poser sur son fauteuil.

C'est calme, je suis dans les bras de Maman. J'ai subitement envie de dormir, alors je me blottis dans les bras chaleureux de Maman. A moi les pays de rêves...

2- Ma jeunesse

Maintenant, je suis grande ! Je suis en train de me battre dans la chambre, puis j'en sors, dans un hurlement guerrier, et je me mets à courrir dans les couloirs. Je sais que ca énerve Maman, mais je peux pas m'en empêcher ! Je suis une grande guerrière. Je descends, Maman a l'air inquiet. Je ne lui demande rien, elle me demande d'être prudente. Papa fume une cigarette silencieusement dans son fauteuil. Quelqu'un tappe brusquement à la porte, je sursaute, Maman me hurle de monter, je me mets déjà à trembler.

J'étais trop petite.

Je regarde du haut de l'escalier ce qu'il se passe. Papa se lève, embrasse Maman, prends sa canne, elle prends sa masse. Ils s'en vont ? Des gens tappent à la porte, ca devient de plus en plus violant. Maman et Papa ont l'air de se préparer. Je suis fière d'eux.

Mais j'étais trop petite.

La porte cède à ces attaques de brutes, dans un nuage de poussière, des horreurs envahissent notre maison. Ils sont horribles, j'ai peur. Mes parents se battent majestueusement. Ils sont beaucoup. Vont t-ils mourrir ? Je peux rien faire. Après une demie heure de lutte acharnée, mes parents s'agenouillent.

Un zombie souffle dans leur visage. Ils s'effondrent à terre et se tordent de douleur. Je commence à paniquer, une goule monte à l'étage. Je me lève, je me mets à courrir. J'ai vraiment peur maintenant. Je me cache dans le grenier, derrière un tonneau. La goule flaire, j'ai la chair de poule, je suis traquée. Elle entre dans le grenier. C'est sombre. Je vais mourrir. Elle va me trouver, c'est certain. Un rat passe devant elle. Elle se jette dessus sauvagement, dans un grognement bien spécifique des goules. Elle se nourrit, le rat... beurk ! Et puis cette immondité s'en va. Je suis presque soulagée. Les gemissements de mes parents se transforment en braillements comme ces choses. Mon dieu... Seraient t-ils devenus comme eux ? Je préfère pas y penser, j'ai froid, d'un coup.

J'étais trop petite, il ne faut pas que je l'oublie...

Bon, il est temps de sortir, j'étouffe. Je sors, je respire... l'air a changé d'odeur. Je pose ma main sous mon nez, je ne veux pas sentir ça. Les lieux sont vides. Des cadavres, de goules, dans l'entrée. Je vomis. Je suis trop sensible, j'ai honte de moi. Il faut que je m'en aille, je prends une tenue, du pain elfique et je me mets à courrir, les larmes aux yeux. J'arrive à Lune d'argent. C'est grand, il y a du monde, je suis mal à l'aise. Soudain, une main m'attrappe le bras. Un homme roux ! Mais... je le connais ? Je m'en souviens plus, il me parle, me rassure, il prétends connaitre mes parents.

On se parle, il me demande de voler. Je suis fatiguée, j'ai pas envie de me rebeller, j'écoute, qu'est ce que j'ai à faire d'autres ? Je pense à mes parents tous les jours, mais il faut pas que je pleure, l'homme en roux me dit que c'est mal. Il s'appelle Erendal, enfin c'est ce qu'il dit.

3- Les Saen'Thalas

Je suis en train de voler dans l'auberge de la place de l'épervier. L'aubergiste est habituée maintenant, mais elle est plus naïve que moi. Il fait beau aujourd'hui, ca me met de bonne humeur. Je prends juste de quoi manger cette fois, et puis je me retourne. Un homme me regarde ! J'ai fait un bond en arrière, effrayée. Comment me voit t-il ? Je suis pas assez discrète ? Il me parle ! Il me fait la morale, j'en prends pour mon grade. Encore une fois, j'ai honte de moi. Il me dit que le vol c'est mal, que l'aubergiste a travaillé dur et que je saccage son travail. J'écoute, je culpabilise sans dire un mot.

Je m'assois à côté de lui, il me l'a demandé. On discute, je n'ose pas croiser le regard de l'aubergiste. Il dit qu'il me verrait bien dans une famille, il me parle des... Sèn Ta ? Rah ! Je sais pas ! Ah si, Saenthalas !

Il m'amène à Lune d'argent, je découvre les premiers membres de la famille, et puis il s'en va, il me laisse toute seule parmi ces gens ! Je me méfie. Une elfe rousse vient m'adresser la parole, son nom c'est Nailo. Elle a dit qu'elle m'apprendrait à danser, parceque c'est mon futur métier, danseuse, et oui. Elle est gentille, cette elfe, je l'aime bien.

Je fais mes premiers pas dans cette famille comme un chat qui s'aventurait chez les voisins pour piquer du poisson frais. Cette image me dérange. Je pense un instant à Erendal, et puis je l'oublie, je me sens mal, suis je si égoïste ?

Je rencontre d'autres gens, de nouveaux visages. Certains se méfient de moi, je sais pas quoi leur dire. D'autres sont plus avenants, ca me fait plaisir. Ces gens sont bons, j'en suis convaincue.

Je tombe amoureuse de Zerteal. Quel imbécile, celui-là ! Et pourtant je l'aime quand même, sa présence me sécurise.

Me revoilà épanouie, entourée de personnes presques inconnues, elles me plaisent, et puis, les voir tous les soirs dans une taverne me rassure. Ils sont normaux. Ce ne sont pas les nobles tel que les décrivait mon père autrefois, eux sont comme nous l'étions.

J'apprends à me faire accepter, j'ai même vu un tauren ! C'est é-nor-me. Comment aborder de genre de créatures ? Ils sont si impressionnants...

Je tombe amoureuse de Ixklÿ. Quel abruti ! Il m'en fait bavé, les hommes sont t-ils tous comme ça ou c'est moi qui choisit mal ? J'arrive pas à m'en détacher, c'est ma dose d'adrénaline. Il a quelque chose de spécial, ca me plaît.

4- Mon indépendance

Je recroise Erendal en me promenant dans la capitale, il m'isole dans l'allée du meurte. Les gens sont inquiétants, ici. Je sens leur regard posé sur moi, je préfère fixer Erendal. Il pose ses mains sur mes avants-bras.

Il me parle d'une autre famille, les Celwë Belore. Une famille des nobles riches. Je lui dis que les nobles sont des gens biens, il reserre son étreinte sur mes avants bras, ca commence à me faire mal, je le regarde, crispée. Il me dit que ce sont des gens mauvais, je fais semblant de le croire. Ce qu'il veut, c'est des bijous, des pièces... Je fais "Non" de la tête, je suis plus une voleuse ! Il me dit que si. Il me dit qu'il est mon père, qu'il a du changé pour survivre. J'ai été égoïste, et si c'était lui ? J'ai été égoïste ! Je suis rongée par la culpabilité. Alors j'accepte son marché. J'essaye de lui dire que je ne recommencerais plus, Il me dit qu'il m'embêterait pas plus quand il aura eu ce qu'il veut, je lui fais confiance, c'est ma seule option. Je ne veux pas finir égorgée...


Je me prépare, c'est le soir, il fait sombre, c'est parfait. Je regarde mes vielles dagues et puis j'y renonce, non, il n'y aura pas de dérappages, tout se passera bien. Je sors discrètement, sur la pointe de pied. Lune d'argent est une ville morte, le soir ! Les gardes sont à moitié endormis. Je me déplace furtivement, ca y est.

Ca y est, je suis devant leur porte, je la crochète abilement. Je suis à l'intérieur, Wouah ! C'est somptueux ! Alors je me presse, je remplis mon sac, en prenant soin de ne pas faire de bruits. Je respire lentement. Je monte à l'étage...

Ca se complique, il y a des gens à l'étage. Un garde se retourne, lui aussi, il m'a vu. Je suis vraiment pas douée. Il se jette sur moi, et me hurle dessus. Il dit que je veux tuer l'enfant. Je tente de le résonner. Je ne sais même qui est cet enfant. Il me frappe ! Je commence à me battre. Je le fais tomber à terre, et puis je m'enfuis, la sac pleins de mes objets volés.

Cette bétise m'a valu une punition, les saen'thalas se sont mis d'accord avec les Celwë Belore, je suis sauvée. Encore le goût amer de la culpabilité. Je suis une abrutie. Je me suis juré de plus jamais être dans une situation telle que celle-ci. Je n'aurais plus honte de mes actions, je vais me prendre en main.

Je rends le fruit de ma bétise, je m'excuse auprès de la famille et du garde, qui me fixe, il est sinistre ce garde.

Le lendemain, au soir, je retrouve Erendal, pas à l'allée du meurtre, cette fois. Non ! Plus jamais ici. On se retrouve près de la fontaine au Bazar, en face des politiciens, et des magistères en tous genre. Ils hurlent, rugissent, on dirait des sauvage: "Je n'ai pas ce que tu m'avais demandé, Erendal, et tu ne l'auras jamais, je ne recommencerai pas."

C'est ce que j'ai dit, je me suis plu à ce moment là. Il n'avait pas l'air satisfait, il grognait.

Je lui ai dit que je ne voulais plus le revoir.

...

Mais on s'est revus.

C'était dans les bois des chants éternels, pas loin de l'entrée de Lune d'argent pourtant, et on s'est battu. Je me suis battu, aussi...

J'ai eu le temps de m'entraîner avec Ixklÿ, mais j'ai toujours perdu. Cette fois ci, j'ai réussi, mais j'allais mourrir. Je saignais, beaucoup. J'ai abandonné Erendal, gisant sur le sol, dans une mare de sang. Le voir ainsi m'a horrifié, c'était moi qui avait fait ca. Mais c'est trop tard maintenant, je dois voir Ixklÿ, une dernière fois, avant de finir dans le puit d'âmes d'un démoniste qui passerait à coté de nos cadavres.

On s'était faché, ce jour là, avec Ixklÿ, j'espère qu'il m'a pardonné, c'est ce à quoi je pensais, le temps de retrouver le manoir des Saen'Thalas. Il y avait son frère Yacal, installé à coté de lui. Je m'approche d'eux, j'ai souillé la maison de mon sang, je suis faible, j'ai honte. Ixklÿ se retourne, Yacal aussi. Je vais tomber dans les pommes, et je vais faire connaissance avec le fameux gardien des âmes..., je murmure quelques mots "Je suis désolée, Ixklÿ..." et je m'écroule dans ses bras, ca y est, c'est fini.

Salut ! J'aime beaucoup ton style, je m'y suis très vite attaché. J'ai tout lu, et, n'étant certes pas au courant de toutes les manigances de la maisonnée, ça m'a bien plu, bravo à toi

Merci, Marmouset !

(La suite est en train d'être écrite )

5- Une deuxième vie

Je me réveille, j'ai un peu chaud, tiens. Je suis sur le divan, au manoir. J'ai des courbatures de partout, mais je suis vivante, ca me fait tout drôle, je ne comprends pas. Je vis encore ? Je passe ma main sur mes anciennes plaies, elles sont fermés, propres, je ne saigne plus !

Je suis épuisée, j'entends Ixklÿ et Yacal parler, c'est rassurant, alors je me repose...

Je r'ouvre les yeux un peu plus tard, et puis je vais m'entrainer, j'ai rien à faire. Il n'y a plus personne, ca me laisse un peu de temps pour réfléchir à ce que je vais dire à Ixklÿ. C'est embêtant, je sens que ca va pas être drôle, de s'excuser. Mais je me sens libre, c'est nouveau, c'est agréable.

Depuis quelques jours, je sens que je change, je m'assombris, je fais des bêtises, c'est exitant. J'ai même envie d'en savoir plus, oui...

C'est tout vu, je vais faire démoniste, c'est parfait. Je rend visite aux malfaiteurs de l'Allée du meurtre, la tête haute, j'ai changé, c'est fou.

Je rêve !

Quelqu'un m'aborde, il me menace, rien de très impressionant, je me jette sur lui, et je lui enfonce une dague dans le coeur, le visage neutre, je le regarde s'effondrer au sol. J'ai changé, et j'adore. Il gémit, et je l'abandonne là. Je m'engouffre dans le repaire des démonistes, un brin sur mes gardes...

J'apprends pleins de trucs ! C'est captivant, je respire à pleins poumons, et j'étudie. Je sais tout, à présent. J'applique toutes ces leçons sur tous ceux qui traversent mon chemin, leurs hurlements me font sourire, les faire mourrir m'embrase, je me reconnais plus...

Je me reconnais plus.