Poèmes

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J'ai décidé cet après-midi de faire de la spéléologie dans mes placards pour retrouver mes textes écrits au fil des ans, j'en reprendrai sûrement plusieurs.

Je publierai les poèmes au fur et à mesure que je les reverrai et les taperai (car ce sont des manuscrits pour l'heure), si j'en trouve suffisamment et que vos avis sont favorables, j'aviserai pour constituer un éventuel recueil.

En attendant, comme tout le monde n'a pas le temps de lire mon interminable roman, je vais commencer par en extraire les poèmes qui y figurent, et qui ont une portée générale, tout à fait accessible hors contexte.

Pour le reste... *s'équipe d'un casque à lampe, d'une pioche, d'un kit de survie et de sardines en boîte* souhaitez-moi bonne chance dans le Grand Canyon de Papier !

(=> EDIT) PS : Ce sont des alexandrins coupés 6/6, donc autant que possible essayez d'en restituer le rythme à la lecture, perso je ne lis jamais de la poésie, je me la chante ^^. Mais j'avoue être un peu spécial à ce niveau-là.

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Plénitude

La lueur des bougies semble être une complice,
Tant elle correspond à nos tacites voeux ;
Contempler ton grand corps m'est alors un délice,
Et mon regard intense en est l'ardent aveu.

Ta frayeur est légère, et ton rire adorable,
Lorsqu'un élan soudain me projette sur toi,
Et dans cet océan de chaleur malléable
J'enivre tous mes sens en invincible émoi.

Mon esprit devient flou, les mots l'ont déserté.
J'ai laissé sur le seuil mes pensées pour autrui.
Un éternel présent porte notre unité :
Ce despote, le Temps, a pris congé sans bruit.

Mes lèvres et mes mains te veulent tout entière,
Je presse et je pétris, je caresse et je mords.
Mes baisers font frémir l'étendue de ta chair.
La chaleur de ta peau irradie tout mon corps.

L'amour et le désir conjuguent en nos coeurs
Une force infinie qu'ils tiennent l'un de l'autre,
Et dans le tourbillon d'une commune ardeur,
Nous sentons l'absolu, et nous le faisons nôtre.

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Bulle

Confrontés chaque jour aux foules ennemies
Qui ne sont qu'un Autrui toujours renouvelé,
Deux jeunes gens las d'être ainsi écartelés
Dans un calme profond, chaud, se sont enfouis.

Ils n'ont plus de passé ; ainsi ce qui les fonde
Est l'éternel présent d'un capiteux amour.
Ils n'ont plus de langage ; et leur délicieux monde
A des regards pour mots, la pénombre pour jour.

La rupture est immense avec le passé proche.
Ils existaient avant, mais désormais ils sont.
Personne ne jugeant, n'ayant tort ou raison,
Sont oubliés l'effet, la cause des reproches.

Quand ils sont étrangers ils le sont à eux-mêmes.
Le noeud gordien social une fois dénoué,
C'est lors par et dans l'autre, en une unique gemme,
Qu'ils trouvent, calmes, purs, leur seule identité.

Lorsque les faux-semblants sont ainsi déjoués,
Ils se recueillent dans l'invincible entité,
Dans une sphère bleue, essence d'existence,
Le ductile foetus, l'absolue consonance.

Sympa ces petits poèmes!

Mais bon, personnellement, j'ai toujours détesté écrire ce genre de choses. Quand on s'embête à trouver les mots qui riment, qui ont le bon nombre de pieds, une bonne intonation, etc, on dénature complètement le fond.

Au final, on obtient un bric à brac de mots qu'on a choisi plus parce qu'ils s'imbriquaient comme il fallait que parce qu'ils venaient du coeur...

Bref, pour moi, ce genre de poème structurés imposent trop de contraintes pour que je puisse pleinement m'y retrouver.

Cependant, il y a de très belles choses dans tes lignes!

Citation :: Ils n'ont plus de langage ; et leur délicieux monde
A des regards pour mots, la pénombre pour jour.

C'est si joli!

Citation :: J'enivre tous mes sens en invincible émoi.

La par contre je ne suis pas sûr que ça veuille vraiment dire quelque chose Razz

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Citation :: Mais bon, personnellement, j'ai toujours détesté écrire ce genre de choses. Quand on s'embête à trouver les mots qui riment, qui ont le bon nombre de pieds, une bonne intonation, etc, on dénature complètement le fond.

Au final, on obtient un bric à brac de mots qu'on a choisi plus parce qu'ils s'imbriquaient comme il fallait que parce qu'ils venaient du coeur...

Ben je parlais de mon vécu personnel dans mon premier post qui est à l'opposé de ça. Disons que je suis "en phase" émotionnellement avec le rythme de l'alexandrin et que, justement, "ce qui vient du coeur" pour moi, c'est un chant, triste ou joyeux.

Ceci dit il m'est arrivé aussi d'écrire des alexandrins "pour la forme" sur des sujets légers. Vous verrez bien, j'ai remis la main sur pas mal de trucs ce soir.

Citation :: Ben je parlais de mon vécu personnel dans mon premier post qui est à l'opposé de ça. Disons que je suis "en phase" émotionnellement avec le rythme de l'alexandrin et que, justement, "ce qui vient du coeur" pour moi, c'est un chant, triste ou joyeux.

Ah oui, mais je disais juste ça parce que j'en aurais fait une maladie si je m'étais retenu, c'est tout!

Si toi tu te retrouves dans ces poèmes, c'est ce qui compte! Smile

D'ailleurs, comment tu les fais, toi, tes poèmes? Je me suis toujours demandé comment on pouvait se débrouiller pour faire un truc potable sans réfléchir des plombes pour trouver l'intonation et la rime qui va bien :p

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Citation :: D'ailleurs, comment tu les fais, toi, tes poèmes?

ça dépend. Si j'ai vraiment mal, ça vient tout seul, mais ce que j'écris alors n'est pas vraiment montrable. Plus généralement, le rythme de l'alexandrin, aucun souci, je l'ai dans la peau, mais les rimes ne viennent pas toujours. Dans ces cas-là je ne cherche pas à toute force à caser un mot qui ne convient pas à mon idée, je change les vers précédents, en attendant de trouver un couple de rimes "qui va bien".

Ou comment passer deux heures sur quatre vers :s.

Ouaip, à l'époque où j'essayais de me mettre à ce genre de poésie, il me fallait aussi des plombes pour pas grand chose... sauf que moi au final j'obtenais un truc sans rythme, sans âme et qui en plus ne voulait rien dire What a Face

Tu as déjà essayé de faire des poèmes complètement métaphoriques, totalement illuminés, qui ne racontent pas vraiment une histoire comme les deux que tu as posté?

Je n'aime pas trop les poèmes, pour ma part.
Comme le dit Azrelia, j'ai l'impression que parfois, on case des mots juste pour la rime. Mais mis à part ça, je sais quand même reconnaître les bons poèmes. Et là Valachou, je te félicite. On voti que t'y met du coeur et de l'envie, et que tu as du vocabulaire ...

Moi tout comme Azre, c'est souvent sans trop de sens à la fin ...
Enfin pour moi ça en a, mais pas pour le lecteur! Mad

Petit extrait de mon bouquin préféré : Phèdre, de Racine.
Et ma tirade préférée ... Que je connais sur le bout des doigts!

Mon mal vient de plus loin. À peine au fils d'Égée
Sous les lois de l'hymen je m'étais engagée,
Mon repos, mon bonheur semblait être affermi,
Athènes me montra mon superbe ennemi.
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D'un sang qu'elle poursuit tourments inévitables.
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l'orner ;
De victimes moi-même à toute heure entourée,
Je cherchais dans leurs flancs ma raison égarée.
D'un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l'encens :
Quand ma bouche implorait le nom de la déesse,
J'adorais Hippolyte, et le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer.
J'offrais tout à ce dieu, que je n'osais nommer.
Je l'évitais partout. Ô comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.
Contre moi-même enfin j'osai me révolter :
J'excitai mon courage à le persécuter.
Pour bannir l'ennemi dont j'étais idolâtre,
J'affectai les chagrins d'une injuste marâtre ;
Je pressai son exil, et mes cris éternels
L'arrachèrent du sein, et des bras paternels.
Je respirais, Œnone. Et depuis son absence,
Mes jours moins agités coulaient dans l'innocence ;
Soumise à mon époux, et cachant mes ennuis,
De son fatal hymen je cultivais les fruits.
Vaines précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J'ai revu l'Ennemi que j'avais éloigné :
Ma blessure trop vive aussitôt a saigné.
Ce n'est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C'est Vénus toute entière à sa proie attachée.

C'est tout simplement super beau. Dire qu'Hyppolite n'a même pas cédé! Tsss!

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Citation :: Tu as déjà essayé de faire des poèmes complètement métaphoriques, totalement illuminés, qui ne racontent pas vraiment une histoire comme les deux que tu as posté?

Pas vraiment non. Je te l'ai dit, ça m'est arrivé d'écrire n'importe quoi, mais quand j'allais mal, et ce sont des textes que je détruis, dont j'ai honte après.

J'ai un seul exemple, je t'en mets un morceau, tu comprendras le peu d'intérêt.

Ne pas vouloir. Ou si. Sinon ? Non-lieu. Lieu-dit ? D'ivresse. Réceptacle...
A clef. Clémence ? Mensonge ! Songe...
Singeries ricanantes nanties de tiroirs
Roi ratatiné, t'es-tu, têtu, travesti d'un tutu trêflé
Fêlure luxuriante ?
Riante, antédiluvienne
Viennent les moissons sempiternelles si ternes sans grenelles !

Vît-il jamais

Mais ! Métisse, tisse ici ci-devant, ventre entrelacé lacéré
Cérémonial ni altruiste, truisme triste
Ristourne tourmentée des menteurs de la dernière heure
Euristique hystérique
Ricochet décoché au coche des choses
Chaud ni froid, moi ni soi, soit ! fraîche fraise au bord des toits
Brandon, dont le don abandonne
Bande la gaine des minutes, rengaine dénudée minutieuse, vaine et menue gangue
Langue ! bavarde et fatiguée. Bravade, fustige
la tige des jours, l'agitée tour, l'ajouré gîte
Gitan, nomade... malade ? si tant. Est ! Que ? tangible est la dame
Ah dites-moi
Dites-moi...

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Présage oui, magnifique extrait de Racine, que j'ai relu avec plaisir. Et puisque nous en sommes à partager nos tirades préférées, voici la mienne, Victor Hugo, Hernani, Acte III scène 4 :

Citation :: Je n'ai plus un ami qui de moi se souvienne,
Tout me quitte, il est temps qu'à la fin ton tour vienne,
Car je dois être seul. Fuis ma contagion.
Ne te fais pas d'aimer une religion !
Oh ! par pitié pour toi, fuis ! - Tu me crois, peut-être,
Un homme comme sont tous les autres, un être
Intelligent, qui court droit au but qu'il rêva.
Détrompe-toi. Je suis une force qui va !
Agent aveugle et sourd de mystères funèbres
Une âme de malheur faite avec des ténèbres !
Où vais-je ? je ne sais. Mais je me sens poussé
D'un souffle impétueux, d'un destin insensé.
Je descends, je descends, et jamais ne m'arrête.
Si parfois, haletant, j'ose tourner la tête,
Une voix me dit: Marche! et l'abîme est profond,
Et de flamme ou de sang je le vois rouge au fond !
Cependant, à l'entour de ma course farouche,
Tout se brise, tout meurt. Malheur à qui me touche !
Oh ! fuis ! détourne-toi de mon chemin fatal,
Hélas ! sans le vouloir, je te ferais du mal !

Citation :: J'ai un seul exemple, je t'en mets un morceau, tu comprendras le peu d'intérêt.

Le peu d'intérêt? Oo

Mais ce genre de "danse" des mots, cet amas de lettres sans but, ces sonorités étranges dans lesquelles chacun peut voir ce qu'il veut, je trouve ça tout simplement génial moi!

Et puis c'est quand même joli, ces jeux de mots, de sons, c'est vraiment sympa je trouve!

Citation :: EDIT) PS : Ce sont des alexandrins coupés 6/6, donc autant que possible essayez d'en restituer le rythme à la lecture, perso je ne lis jamais de la poésie, je me la chante ^^. Mais j'avoue être un peu spécial à ce niveau-là.

Pour ça, je te rejoints carrément sur les citations que vous avez postées. ces textes en rimes un peu long, on en voit vraiment pas l'intérêt quand on les lit de tête, comme un simple récit. Il faut vraiment les réciter, les chanter comme tu dis, pour leur donner corps!
Après réflexion, je ne pense pas que tu sois vraiment spécial pour ça: si la poésie s'attache tant aux rimes, aux rythmes, aux sons, c'est bien pour être "chantée", non?

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Citation :: Mais ce genre de "danse" des mots, cet amas de lettres sans but, ces sonorités étranges dans lesquelles chacun peut voir ce qu'il veut, je trouve ça tout simplement génial moi!

Oh bah euh *rougit et part se cacher*

Citation :: si la poésie s'attache tant aux rimes, aux rythmes, aux sons, c'est bien pour être "chantée", non?

Il suffit d'entendre des étudiants lire de la poésie, même en lettres, et, pire, de connaître la "mode" de lecture en milieu universitaire, qui, par une étrange affectation, privilégie les enflements de voix et les coupes secondaires par rapport au rythme naturel et aux césures principales, pour se rendre compte que les "chanteurs de vers" ne sont plus que de rares rêveurs.

*part chercher sa guitare pour combler son inculture littéraire avec les notes qui dansent dans son esprit comme des petites fées et rient comme d'insouciants bambins, magnifiant et sublimant un grand creuset d'émotions et de sensations*

Victor Hugo est le plus genial de tous les temps...

je suis comme Azrelia, j aime bien tes poemes fous .

ne les jette pas, c est comme des petites mosaiques eparpillées.

je relis et .. c'est pas que j aime bien, j adore !

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Zerteal a écrit:: *part chercher sa guitare pour combler son inculture littéraire avec les notes qui dansent dans son esprit comme des petites fées et rient comme d'insouciants bambins, magnifiant et sublimant un grand creuset d'émotions et de sensations*

Joliment dit Wink

. Chacun sa poésie en bref ^^.

Poésie en grec signifie simplement "création".

Citation :: Victor Hugo est le plus genial de tous les temps...

Arda je t'aime ! I love you

Citation :: ne les jette pas, c est comme des petites mosaiques eparpillées

Ouais mais maintenant que je sais que ça intéresse, je pense que je ne réussirai plus à écrire ainsi en "mode automatique" sans réfléchir à la façon dont le texte sera reçu.

Et puis depuis quelques mois je me maintiens le bec hors de l'eau, hors de question de replonger.

Quoi que vous en disiez je reste attaché à mes alexandrins moi, je me refuse à cultiver mes abandons.

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Allez un sonnet sur le sonnet king

, dans la catégorie "jeux littéraires"

Un mythe

Il fut un chevalier fringant, aux yeux d'azur.
Ses pieds chaussés de fer résonnaient en cadence
Dans les palais princiers, et, fier de sa prestance,
Souvent il voyageait, sans crainte du futur.

Il naquit italien. Atteignant l'âge mûr,
Sûr de son charme, il vint en la fertile France,
Sut de la noble gent gagner la confiance,
Et se fit son bras droit, pensif, léger ou dur.

Ainsi fiable et docile, et maîtrisant les tropes
De chaque langue, il put s'imposer en Europe.
Mais il eut tant de fils variés et fanfarons

Qu'en eux faiblirent trop les paternelles lois.
Alors il s'endormit en sa belle Avalon.
Mais Sonnet reviendra, tel Arthur, tel un roi !

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(Un petit délire)

LA GOMME

Quels que soient ses contours, elle est de ces objets
Que certes l'on ne prend nul ombrage à user.
Pour le jeune écolier arme appréciée de jet,
Elle est le plus souvent agent martyrisé
Des écrits, des dessins, des graphes crayonnés,
Qui pour leur correction veulent qu'elle s'étrangle.
Mais elle est humble, et, à sa tâche attentionnée,
Elle se fait docile, elle arrondit ses angles.
Elle croit que son oeuvre est bonne et admirable,
Se sentant elle-même au service fervent
D'une divinité au pouvoir insondable.
Ainsi, ce petit bout de son corps s'enlevant
Participe à l'obscur Oeuvre de l'entité.
Se sentant mourir en odeur de sainteté,
Lorsque toute menue au panier elle est mise,
Elle ne comprend pas cet inachèvement
D'une vie consacrée au muet dévouement,
Pourquoi c'est à ce sort qu'elle a été promise,
Pourquoi ce dieu ingrat qui a abusé d'elle
N'a pas mené à terme un voeu de sacrifice.
Elle ne comprend pas l'ignorance cruelle
Qu'elle a de ce Travail dont elle fut actrice.
Mais pour toute réponse des boules de papier
Rejoignent le rebut noir au fond du panier.

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(Bon ni le sonnet ni la gomme n'ont passionné Razz

donc je vous ai cherché quelque chose de plus "spécial", que vous trouverez peut-être ridicule, mais qui au moins ne laissera pas indifférent. Et oui c'est du vécu qui est relaté silent

et oui je suis barge Embarassed

.)

Vitalité

Cris de l'Enfer ! voix qui hurle et qui pleure !
Victor Hugo, Les Djinns.

La nuit étend encor son manteau de froidure
A l'extérieur.
Qu'importe ! Je projette au sol ma couverture,
Avec bonheur
Jette en l'air tous les draps, et mon lourd oreiller
Vole, plane, renverse une rangée de livres.
Toi, ardeur inconnue qui vient de m'éveiller,
De douleurs que déjà j'oublie tu me délivres !

Que cette chambre m'est une chaude prison !
Je suis Celui-Qui-Sort-De-Sa-Demeure,
Dévêtu, au plein coeur de la nuit ! La raison
Déserte donc cet esprit à cette heure !

La porte se referme
Sur mon corps lent,
Mais ce n'est pas le terme
De mon élan.
Un vent de glace mord
Ma chair d'enfant.
Il ne veut pas ma mort
En me griffant !

Il veut rendre à mon corps une énergie enfouie
Dans la glauque tiédeur des rapports à autrui !
Il veut que je retrouve en son âme glaciale
Ce qui était en moi la Bête primordiale !

Et je donne à la nuit un long rugissement !
Et j'hurle ma fureur à tout le firmament !
Un terrible félin habite mon gosier
Altéré par la soif du vin Vitalité,
Nectar renié par l'Homme en son dédain altier
Qui damne le pouvoir de l'Animalité !

Et si ce cri enfin s'arrête,
C'est qu'il veut écouter son écho triomphal !
Nuit, pour un second es-tu prête ?
Je sens monter en moi un souffle impérial !

C'est un bouillonnement, c'est une effervescence !
C'est une ébullition, c'est une incandescence !
Des forces inconnues se mêlent, trament, tissent
Un coeur régénéré,
Et formidablement enflent, gonflent, emplissent
Un thorax élargi, déchaîné, délivré !

Et de nouveau je hurle et de nouveau consacre
La portée infinie des humaines furies !
Et de nouveau je hurle et détruis et massacre
La raison, l'inconscient, et tout ce qui nous lie !
Puis le calme revient en un corps exprimé.
J'affronterai le jour, heureux et pacifié.

20 nov. 2002

Humm, oui, voici qui est plus delectable qu une histoire de gomme ( une gomme , vraiment.... ! )

Moi, j adore.

Tu cite Hugo, mais un jour n est ce pas un de tes vers qu on citera?

Et de nouveau je hurle et détruis et massacre
La raison, l'inconscient, et tout ce qui nous lie !

Nombre de messages : 143 Age : 43

Cet homme est fou !!! (hein mon torturé préféré Wink

)

Mais j'adore :p

Nombre de messages : 65 Age : 38

Citation :: Humm, oui, voici qui est plus delectable qu une histoire de gomme ( une gomme , vraiment.... ! )

Mais euh :'( j'avais fait de la gomme une métaphore, il s'agit d'une croyante.

Citation :: Cet homme est fou !!! (hein mon torturé préféré )

T'en connais beaucoup d'autres ? Si oui, ça doit pas être facile tous les jours xD

Nombre de messages : 65 Age : 38

(Allez un autre de la série "la trousse", j'ai nommé le blanco !!!)

Le Correcteur

Pour son usage il prend diverses silhouettes.
Le bouchon, une fois ôté, laisse apparaître
Une pointe entourée de petits grumeaux blancs
Qui sèchent là et qui, lors d'un nouvel usage,
Avec le blanc sortant se mêlent sur la page ;
Et de l'action résulte un relief indécent,
Où s'enrobent de lait blanc les collines sèches,
Où chaque val longtemps est à l'encre revêche.

L'écriture a fauté. Contemple, rédacteur,
Le blanc pur recouvrir l'expression impure.
Un mot fut bien fragile avant que, sans regret,
L'ait jugé imparfait un prétendu penseur
Qui, correcteur en main, de sa révision sûr,
Le gratifia d'une ample épaisseur sans pitié.

Combien d'expressions, de pensées repoussées,
De spontanéités, d'idées ensevelies,
Sont tombées sous ce blanc grossier et malpoli !

Valanor a écrit:: (Allez un autre de la série "la trousse", j'ai nommé le blanco !!!)

Le Correcteur

Pour son usage il prend diverses silhouettes.
Le bouchon, une fois ôté, laisse apparaître
Une pointe entourée de petits grumeaux blancs
Qui sèchent là et qui, lors d'un nouvel usage,
Avec le blanc sortant se mêlent sur la page ;
Et de l'action résulte un relief indécent,
Où s'enrobent de lait blanc les collines sèches,
Où chaque val longtemps est à l'encre revêche.

L'écriture a fauté. Contemple, rédacteur,
Le blanc pur recouvrir l'expression impure.
Un mot fut bien fragile avant que, sans regret,
L'ait jugé imparfait un prétendu penseur
Qui, correcteur en main, de sa révision sûr,
Le gratifia d'une ample épaisseur sans pitié.

Combien d'expressions, de pensées repoussées,
De spontanéités, d'idées ensevelies,
Sont tombées sous ce blanc grossier et malpoli !

Rassurez-moi, j'ai pas des idées malsaines ...
Y'a un message, hein?

lol!

Mais il fait quoi avec son tube de correcteur, lui? *_*