Maison Saen'Thalas
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Maison Saen'Thalas

Guilde Roliste Elfe de Sang - Culte de la Rive Noire
 
AccueilAccueil  PortailPortail  GalerieGalerie  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
-20%
Le deal à ne pas rater :
-20% Récupérateur à eau mural 300 litres (Anthracite)
79 € 99 €
Voir le deal

 

 Luviàn

Aller en bas 
AuteurMessage
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Luviàn   Luviàn EmptyJeu 31 Jan - 8:30

Les cornues bouillonnaient doucement sur un coin de la table de travail de Luviàn, débarassée pour l'occasion du tas de paperasses diverses qu'elle y avait entassées dès son arrivée. Par terre, un fâtras de croquis, d'observations et d'annotations traînait en désordre en attendant qu'on les remette à leur place.
Assise sur une chaise au coussin de velour rouge, une jambe délicatement repliée sous elle, la main posée sur la cheville, l'autre jambe passée gracieusement par dessus le bord, Luviàn attendait que la distillation finisse de séparer les molécules de la préparation avec une expression de patience reptilienne.

Luviàn ne s'ennuyait jamais à attendre.
Surtout pas quand le résultat serait une longue liste de composés chimiques tous plus interessants les uns que les autres.

Dans son esprit les rouages consciencieux et bien huilés de sa raison tournaient sans relâche arrangeant les évènements de la soirée, reclassant les scènes. L'une d'elle en particulier lui arracha un surprenant sourire enfantin qui illumina pour quelques secondes son visage d'albâtre aux lèvres rouges et gourmandes. Elle se demandait encore pourquoi c'était à elle que revenait la tâche d'analyser la fiole, ses compétences en alchimie étant nettement moins calées que celle du seigneur Nyzan. L'embarras avec lequel il lui en avait donné l'ordre valait pourtant bien ce menu sacrifice.

Luviàn adorait le mettre dans l'embarras.

La soudaine interruption du bourdonnement du liquide dans l'étroit couloir de verre balaya ses pensées, qui reprirent naturellement leur cours scientifique et sérieux, bien qu'une étange et extatique lueur verte subsistât dans ses yeux d'un vert d'emeraude claire.
Elle compara avec minutie le résultat des deux autres préparation, puis se renfonça dans son fauteuil, avant de piocher un bonbon dans une coupelle d'argent qu'elle croqua d'un air guilleret.

Interessant...
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn EmptyLun 3 Mar - 14:56

C'est quelques jours après son arrivée qu'un des serviteurs de la bibliothèque Royale, service des documents officiels et des comptes rendus déposa devant le bibliothécaire de la maison Saen'thalas un volume imposant et manifestement réparé et agrandi de nombreuses fois. Il porte le sceau, terni mais reconnaissable de la famille Elidor.

Dedans sont contenus plusieurs papiers disparâtes, allant du compte rendu de bal aux rubriques nécrologiques en passant par les faires part de fiançaille.

-hrp- ne cherchez aucun ordre chronologique dans ces histoires, il n'y en a pas, même si j'espère avoir correctement correspondu à la chronologie de l'histoire, notament en parlant de l'âge de Luv en corrélation avec l'époque de la seconde guerre. Si vous trouvez des imperfections sur le sujet, soyez indulgents, le bg de wow n'étant pas des plus simples à maitriser Smile


Dernière édition par Luviàn le Lun 3 Mar - 16:07, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Faire part de naissance   Luviàn EmptyLun 3 Mar - 15:06

Alors que vous vous interessez plus précisément aux papiers volants qui garnissent les pages plus officielles du vénérable livre, vous tombez sur un faire part de naissance, garni d'une faveur bleue du plus bel effet, et de l'image vivante d'un bébé aux cheveux d'un brun clair comme le miel.
Manifestement, la famille Elidor avait les moyens de s'offrir le dernier cri en matière d'artefacts magiques, même pour des raisons aussi triviales qu'envoyer un carton de naissance, et le bébé gazouille silencieusement en vous souriant avec affection.
Derrière, en lettres dorées aux reflets changeants, un court texte est écrit.

A tous les amis de notre famille
Nous célébrons en ce jour de joie la naissance de notre première fille et vous invitons par la présente à venir vous réjouir à nos côtés durant la période du Solstice d'hiver.
Andhel Elidor.

Le faire part en lui même est coincé entre les deux pages d'un extrait de naissance officiel de la Cité, vous apprenant que Luviàn Elidor est née il y a quelques 230 ans dans le manoir ancestral de sa famille.
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: L'alliance de la seconde guerre.   Luviàn EmptyLun 3 Mar - 15:29

Feuilleter les pages du vieux livre famillial ne vous apprend rien que vous ne sachiez déjà au sujet des Elidor. Manifestement, Luviàn n'a rien à cacher, et n'a pas songé à trier les informations qu'elle a destinées à la bibliothèque des Saen'thalas dans un soucis d'ouverture et de transparence.
Quelques textes en vrac parlent rapidement d'évènement occurant durant sa période d'enfance, concours d'équitation dans des gazettes aux pages défraichies, bulletins de notes de ses précépteurs, regroupés avec ceux de son frère et ses cousins.
L'un de ces textes sans grande importance attire tout de même votre attention un instant. Après examen, vous comprenez que c'est le nom du vénéré roi Anasterian qui a arrêté votre oeil, et vous vous mettez à lire la page, plutôt courte, en son entier.

[...]La délégation humaine est arrivée dans la ville en fête, et c'est le roi en personne qui a accueilli leur plus haut représentant, scellant par des gestes familliers le pacte de bonne foi qui unira désormais nos deux peuples.
Un choeur de jeunes filles nobles fut réuni pour l'occasion et chanta avec toute la grâce qui caractérise les nôtres des chansons populaires du peuple humain et de nos propres campagnes, et c'est deux des plus sémillantes jeunes filles de leur génération qui remirent au délégué un bouquet ainsi que des artefacts de moindre valeur, symbolisant dans leur geste le soutient du peuple elfique à la guerre qui frappe actuellement l'humanité
.[...]

Le texte continue de la même manière pendant plusieurs lignes, décrivant par la suite les évènements qui amenèrent les elfes à soutenir l'alliance de Lordearon durant la seconde guerre. Collé par un charme à la page que vous venez de déchiffrer, une fleur séchée souligne une image fixe de deux jeunes filles tendant un énorme bouquet à un humain, tandis que celui ci prend une fleur dans chaque main et la passe dans les cheveux de chacune d'un air réjoui. L'une d'elle, bien que vue de dos présente des similitudes frappantes avec la façon de se tenir de Luviàn.
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn EmptyLun 3 Mar - 16:01

Alors que vous continuez de lire avec curiosité les pages de l'histoire d'une famille morte, émaillée parfois de la présence de Luviàn, une question vient s'imposer à votre esprit. N'est il pas étrange qu'une femme de si bonne famille soit restée célibataire pendant si longtemps?(à en croire l'âge qu'on peut déduire de son extrait de naissance)
Un texte court et rapide a fait état du mariage de raison qui a uni le frère ainé de Luviàn à Luuse Saen'thalas, mais nulle part n'est fait état d'un semblable mariage pour sa soeur.
Au détour d'un texte pourtant, une nouvelle gazette jaunie par le temps titre de façon alléchante "DRAME AU MANOIR ELIDOR!"
Souriant devant ce titre prometteur, vous vous callez plus confortablement dans votre fauteuil pour apprécier pleinement l'article, apparement tiré d'un journal de l'époque qui circulait entre les familles nobles.

C'est avec tristesse que la famille Elidor nous fait part d'un accident qui prit lieu sur son territoire lors d'une partie de chasse qui devait réunir le fleuron des jeunes gens de nos nobles familles.
La journée se promettait d'être joyeuse, et de nombreux jeunes nobles s'étaient réunis à l'instigation de la demoiselle Elidor, fine cavalière et chasseresse émérite, sur le territoire de sa famille, à l'occasion d'une chasse au troll que tout le monde qualifiait par avance de palpitante.
Avec la délicatesse à laquelle elle nous a accoutumés, la demoiselle réunit ses jeunes amis par paires, selon les couples déjà observés lors de précédents bals, qui laissaient présager plusieurs et heureux mariages pour le printemps suivant, reservant pour elle même la proximité du jeune et séduisant seigneur Félith, confirmant par son choix la nouvelle que nous vous rapportions dans notre précédent numéro comme quoi les deux jeunes gens se seraient fort rapprochés au dernier bal Celwe Belore.

Làs ! C'est en sang que la demoiselle revint le soir au campement, et s'effondra dans les bras de ses serviteurs, après avoir marché des heures sa monture ayant été apparement été tuée. Nulle nouvelle du seigneur Félith, sinon que l'héritière Elidor l'aurait pour la dernière fois vu sous une masse hurlante de trolls.
Les battues n'ont donné aucun résultat à ce jour, mais sa famille ne desespère pas trouver de trace et la famille Elidor a offert de participer sans relâche aux recherches.
La douleur de la demoiselle est si grande qu'il nous a été interdit de l'approcher pour l'interroger, mais la consternation qui règne parmis les jeunes nobles invités est suffisante.
On se demande encore comment les trolls éparpillés et faibles ont sut s'organiser pour aggresser deux jeunes elfes rompus à la bataille, aux chevauchées et à l'utilisation de la magie, mais nul doute que les coupables seront retrouvé et châtiés de manière exemplaire.

Le texte semble s'arrêter là, mais un autre entrefilet est collé plus bas à la page, sur une feuille plus récente et encore blanche.

L'annonce de la demoiselle Elidor de désormais refuser toute demande en mariage a fait couler beaucoup d'encre, mais semble suivie par la majorité de sa famille, à commencer par son frère Aaron, nullement choqué par la nouvelle.
"Elle est bouleversée depuis la disparition de Félith, c'est souvent que je l'ai entendue pleurer dans sa chambre lorsqu'elle se croyait seule, elle souhaite porter dignement son souvenir. Père la soutient totalement, et moi également bien sûr. Sa décision ne portera pas préjudice à notre maison puisque mon mariage est déjà prévu. Non, n'insistez pas, je ne puis vous en dire plus sur le sujet, mais sachez qu'il sera à la hauteur de la grandeur de ma maison et de celle de ma future épousée.[dixit le seigneur Aaron, premier héritier Elidor]"
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn EmptySam 8 Mar - 17:35

Une heure qu'elle trifouillait dans les entrailles du mouton et qu'elle ne voyait pas le problème. La panne pouvait venir de n'importe quoi, le gyrochronomateur, la détéction d'ennemis, la mèche mouillée...n'importe quoi. Luviàn jeta derrière elle un de bidules dont elle n'avait jamais compris le fonctionnement mais qui figurait tout de même sur le plan et replongea un nez froncé par la contrariété dans les intérieurs mécaniques complexes de l'animal qui, durant tout ce temps, n'avait pas cessé de mâchonner dieu-sait-quoi d'un air absent et satisfait.

« Bonsoir mademoiselle...Elidor? »

Elle leva le nez, moins surprise que contrariée de l'interruption, mais esquissa néammoins un sourire de circonstance à la vue des cheveux ambrés et de la barbiche aristocratique. Puis se releva avec grâce en ramenant en arrière quelques mèches emmêlées de ses mains curieusement parfaitement blanches et pures malgré la mécanique pleine de graisse noire qu'elle venait d'examiner de près.

« Seigneur Nyzan, quelle surprise, votre présence est délicieusement raffraîchissante dans ce bouge sans nom. Que venez vous faire dans les Terres Fantômes? »
L'elfe se pencha avec courtoisie sur la main qu'elle lui offrait pour l'effleurer d'un baiser poli, mais, nota t'elle avec amusement, restait à distance du mouton à moitié démonté "Votre parfum reste suave et doux en toutes circonstances mademoiselle, un talent rare et appréciable". Lorsqu'il se redressa, son regard détaillait avec négligence Luviàn.
« Je cherche ici quelques herbes rares qui ne poussent pas ailleurs. Il est surprenant parfois de voir de quelle manière la flore locale a été affectée par le Fléau. Vous même...Ah oui...vous me l'avez dit hier soir, vous avez été affectée ici... » Il esquissa un sourire suffisant « Et avez vous découvert quelque chose? »

Luviàn hocha la tête avec un joyeux enthousiasme. « Mes efforts ont mis à jour un complot initié par Dar'khan Drathir lui même. On m'a demandé de mettre enfin terme à ses exactions. »Elle ajouta avec un sourire féroce « et il va payer... ».
Nyzan posa sur elle un regard vaguement incrédule, puis sur le mouton. « Vous voulez dire...seule?
-Ma foi...oui. »
Il secoua la tête, l'air soudain fatigué.
« Je vois...ravi de vous avoir connu mademoiselle, je vais aller à mes plantes...sachez tout de même que l'on envoie de jeunes recrues régulièrement s'occuper du Traître, et que dans l'éventualité où ils réussissent, il garde de toutes manières des doubles de son corps à réintégrer dans l'un de ses nombreux laboratoires. »

Les yeux de Luviàn s'allumèrent un instant d'une convoitise qu'elle peina à cacher.
« Vous savez où? Dites le moi! »
Nyzan la considéra longuement d'un oeil poli et neutre peut être surpris que sa révélation morbide ait un effet totalement inverse de ce qu'il voulait, puis esquissa un sourire fin.
« Interessant...il se trouve justement que près de Mortholme poussent quelques plantes inédites, vous plairait t'il que je vous y accompagne jusque là? »

Pour toute réponse, Luviàn pris dans une main le bâton qu'elle avait posé sur le sol pour plus de commodité, et jeta sur son épaulière un sac en bandoulière rapiécé. Nyzan avait déjà invoqué une monture flamboyante, et saisit une poignée de crinière de flammes dans une main, en regardant Luviàn d'un air songeur.
« Vous êtes à pieds, et je n'ai aucune envie de marcher...savez vous monter à cheval mademoiselle Elidor? Bien... »
Avec une souplesse surprenante, Luviàn pris un élan de deux pas, se servi de la main que lui tendait Nyzan comme point de pivot, et se retrouva assise en croupe où elle adopta immédiatement une position confortable qui lui permettait de ne pas avoir à se retenir à l'elfe. Comme s'il lisait dans les pensées de son maitre, le cheval démoniaque galopa à longue foulées souples en direction du village de Mortholme.




L'atmosphère était glauque, baignée dans les vapeurs méphitiques verdâtres dont Luviàn fut incapable de determiner l'origine. A peine descendue de monture qu'elle regardait avec avidité en direction des Ziggourats qui dominaient la colline. Nyzan, bien qu'un peu tendu, paraissait calme. Trop au goût de Luviàn, qui après avoir couru un peu partout pour examiner les entrées des divers bâtiments, lui jeta un regard sombre dans lequel brillait un éclat inquiétant de folie.
« Vous avez dit que vous saviez où étaient les laboratoires... »
Sans se départir de son calme, il la pris sans ménagement par le bras et lui glissa d'une voix sifflante. « Tout d'abord vous allez vous calmer. Des créatures inommables grouillent ici, et si moi je n'ai rien à craindre, vous, n'êtes qu'une bouchée pour elles. Ensuite, vous ne vous éloignerez pas de moi. Si vous avez un problème par imprudence, je ne viendrai pas vous chercher. Est ce clair? »
Subjuguée, Luviàn hocha la tête, puis le suivi alors qu'il se dirigeait à grands pas vers la ziggourat la plus haute et éloignée des autres, lâchant parfois un sort dont l'ombre déformait l'atmosphère jusqu'à aller frapper les créatures grouillant de plus de pattes qu'il n'en était nécessaire qui se trainaient sur son chemin.




L'intérieur de la ziggourat puait comme un millier de cadavres en décomposition. Luviàn s'avisa qu'il y avait effectivement un abominable assemblage de cadavres en décomposition en une seule entité écoeurante, qui gisait aux pieds de Nyzan, lequel affichait un sourire satisfait.
« Une abomination.. » souffla t'il, comme s'il en avait le coeur soulevé. « Le traitre a bien appris de ses maîtres, après la destruction du Puit Solaire... »
Contre toute attente, Luviàn alla s'agenouiller près de la chose, les yeux débordants de curiosité, et appuya du bout de sa baguette contre la chose bloblotante qui sortait du ventre énorme et gluant.
« C'est fascinant...je...oh... » elle venait d'aviser la présence d'un elfe, dans un très mauvais état, gémissant sur un autel de pierre, la main crispée sur ce qui ressemblait à une large blessure. Nyzan examinait déjà ce qui s'apparentait à un futur cadavre, et son visage en disait long sur le peu d'avenir qui restait à l'inconnu. Luviàn s'approcha de lui, le regard plus curieux que désolé et murmura « Il est trop blessé, et ce serait nous exposer à la mort qu'essayer de le porter...il nous ralentirait...peut être devrions nous lui accorder une fin digne. »

Nyzan hocha la tête alors que Luviàn dégainait son poignard avec un soin exagéré. Il semblait en proie à une émotion intense. Etait ce de la douleur ou même...de l'excitation...? La jeune elfe ne se posa pas longtemps la question et chercha de la pointe de sa lame la point précis où le passage entre les côtes lui permettrait de...

Nyzan parlait comme pour lui même, d'une voix rapide et un peu saccadée, le souffle court. « Oui...nous n'y pouvons rien n'est ce pas...c'est la charité même que... » il se figea, puis lança un regard noir à Luviàn lorsqu'elle remis son poignard à sa place. « J'allais m'en occuper. », dit il d'une voix glaciale.
Elle leva sur lui un regard curieux, puis esquissa un charmant sourire, comme si l'action à laquelle elle venait de se livrer n'était pas plus grave que de disposer d'un poids gênant. « Toutes mes excuses mon seigneur, j'ai pensé qu'il fallait faire vite. »


Nyzan haussa les épaules et sorti à grand pas de la ziggourat, vite suivi de Luviàn. « Visiblement, il n'y avait plus rien ici... peut être dans les autres... » Mais la visite des ziggourats suivantes ne fut pas plus fructueuse, en dehors d'un second elfe agonisant qui arracha un soupir curieux à Nyzan. Ce fut lui, cette fois, qui dégaina le poignard de la ceinture de Luviàn, et posa la pointe au dessus de la gorge de l'inconnu. Luviàn regardait avec fascination la pomme d'adam de l'archer aller et venir au rythme d'une respiration erratique, et fut tirée de sa rêverie par une voix douce. A sa grande surprise, elle leva les yeux sur Nyzan. C'était lui qui venait de parler. « Votre main mademoiselle Elidor... ». Avec curiosité, elle tendit une main blanche, fine et parfaite, ne sachant visiblement pas ce que le démoniste avait en tête. Avec des gestes cérémonieux, comme accomplissant un rituel sacré, Nyzan mis le manche du poignard dans la main menue de Luviàn, et referma sa propre main par dessus le tout, avant de poser de nouveau la pointe sur la gorge de l'elfe. Fascinée, elle le regarda lui sourire. « Ensemble cette fois? ». Elle même lui rendit le sourire, et hocha la tête. « Ensemble. » Le poignard, finement aiguisé et soigneusement entretenu se fraya un chemin comme dans du beurre dans les chairs frémissantes de l'elfe qui lâcha un soupir avant que le relâchement de ses muscles ne permette de comprendre qu'il était mort.

Nyzan garda quelques instants la position, sa main par dessus celle de Luviàn frémissante d'émotion contenue. Enfin, il se reprit et rendit sa main et son poignard à Luviàn. Son visage ne gardait aucune trace d'émotion, et Luviàn se surprit à le scruter avec intensité, y cherchant elle ne savait pas quoi. La proximité de l'elfe l'avait troublée plus qu'elle ne désirait se le permettre.

Elle s'empressa de le suivre lorsqu'il lui fit signe qu'il était temps de partir. « Le traitre », maintenant, dit il avec des accents satisfaits et vaguement impatients. Elle hocha la tête et regarda en contrebas la dernière ziggourat encore inviolée, puis suivi le démoniste qui se frayait un chemin parmis les choses immondes qui grouillaient dans le brouillard vert.
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn EmptyMer 12 Mar - 19:39

Le petit coin de laboratoire qu'elle avait aménagé dans sa chambre ne suffisait largement pas à ce qu'elle désirait faire, mais elle s'en contenterait tout de même pour l'heure. En déposant trois carrés de soie tachés du sang de ce qu'ils contenaient sur la table d'analyse, Luviàn songeait aux évènements de la soirée, au curieux fils adoptif de Verdrey qui leur avait couru dans les bras sans songer un seul instant au traitement qui lui serait reservé, à une Verdrey épuisée qui n'avait même plus la force de contrer Nyzan.

Son regard vide fini par faire le point sur les trois objets, et sa langue sombre vint raffraîchir ses lèvres rougies davantage par la chaleur intense qui régnait dans la pièce. Elle avait beaucoup de mal à supporter le froid, et les contrariétés, s'était elle aperçu, augmentaient la soif. Aussi évitait-elle de se mettre mal à l'aise de quelque façon que ce soit, et un feu rugissait t'il dans la cheminée en cet eternel et doux printemps.
En ajustant sa robe de chambre de soie brodée autour de ses jambes, elle s'assit sur le confortable fauteuil à bras et déballa les paquets avec un soin tout professionnel. Une mâchoire sanglante et ricanante, un oeil énucléé qui semblait la regarder de très loin, un doigt grisâtre par lequel pendait encore un nerf qui avait été mal coupé, et donc arraché.

Sans songer à mettre de gants, elle s'empara immédiatement d'une loupe, d'un mètre ruban et d'un carnet sur lequel elle tapota un moment son crayon tandis qu'elle examinait en premier la mâchoire.
La condition des déshérités présentait de fascinantes similitudes avec celles des réprouvés, en particulier sur le fait que les dents semblaient pousser davantage après la m...le début de l'affection. Elle nota avec grand soin la surprenante taille des canines, ainsi que la rétractation caractéristique des gencives sur les dents, sans doute dûe à un défaut dans la circulation sanguine après l'apparition de la maladie.
Un autre terme s'insinua dans son esprit, qu'elle accueillit avec un sourire amusé quoiqu'incrédule : vampire. La soif n'était après tout qu'une forme plus distinguée de vampirisme, et il était amusant et surprenant de constater d'aussi troublantes similitudes avec les légendes humaines. Peut être les mythes avaient ils commencé lorsque des humains s'étaient trouvés en contact avec des elfes en manque de mana...allez savoir.

Le doigt arraché ne fit que confirmer les pensées déjà enracinées en elle, lorsqu'elle constata une épaisseur et une poussée anormale de l'ongle, ainsi qu'une grande résistance lorsqu'elle essaya de le couper pour le soumettre à plus ample analyse. Probablement, la magie finissait par se servir des elfes malades en les dotant d'armes naturelles leur permettant de s'approvisionner encore plus fort en drogue. Ou peut être était ce une mutation plus ou moins contrôlée par l'elfe lui même dans le but inconscient de se nourrir. Les paroles à demi oubliées du conte montèrent spontanément à ses lèvres, reprenant l'intonation de sa nourrice. "Ils avaient des doigts épais, de longues griffes et de grands crocs. Des vivants qu'ils rencontraient on ne retrouvait que cadavres déchiquetés...et vidés de leur sang."

Luviàn sourit de ses propres enfantillages alors que les échos caverneux de sa voix s'échappaient par la fenêtre entrouverte. Puis elle posa son regard sur l'oeil. Pour la première fois, elle se senti mal à l'aise, et à l'aide d'une pince, l'approcha face à elle. Il lui rendit son regard, qui bien que mort, semblait plein de reproches inexprimés.
Le point de départ de ses recherches, ce qu'elle cherchait vraiment à découvrir. Comment un déshérité voyait il le monde qui l'entourait...? Elle frissonna et son esprit fini par formuler la question "Se pouvait il qu'ils le voient comme Nyzan?"

Chassant de son esprit ces pensées improductives, elle s'octroya un fragment d'âme rosé, pur et chatoyant qu'elle croqua comme un bonbon, ce qui sembla la calmer un peu. Repoussant l'oeil sur le côté, dans un geste agacé, elle fit glisser devant elle une étrange mixture bleutée et frémissante, aux reflets changeant, comme de l'argent fondu. Le problème de vision des déviants pouvait attendre qu'elle ait capturé un specimen vivant. Pour l'heure, on lui avait demandé de finir l'analyse de la potion, et les tests sur les essences démoniaques lui prendrait probablement la nuit.
Revenir en haut Aller en bas
Luviàn

Luviàn


Nombre de messages : 28

Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn EmptyLun 14 Avr - 19:23

C'est avec un soupir satisfait que Luviàn se laissa tomber sur le siège famillier devant les tables encombrées de cornues et d'éprouvettes. Le cadre, pourtant, n'avait rien d'habituel, et son regard songeur fit le tour des murs craquelés aux peintures moisies et attaqués par la vermine.

L'endroit idéal, avait dit Nyzan. Un lieu discret où personne ne viendrait fouiller pour savoir ce que Luviàn y faisait. Elle avait songé un moment tenter s'entendre avec Diom pour gagner un accès libre au laboratoire famillial, mais Nyzan l'en avait instament dissuadée, lui faisant comprendre que jamais elle ne serait libre d'experimenter ce qu'elle voulait avec le vieux fouineur sur le dos. Ca n'avait pas été facile, mais en une nuit Shaathun avait réussi à déménager le plus gros du matériel dont elle disposait dans sa chambre du manoir, le plus ennuyeux serait à venir. Elle ne pouvait se permettre de faire venir une domestique ici, et c'est seule qu'elle devrait ranger le fatras encore contenu dans les caisses qu'elle n'avait pas encore ouvertes depuis son arrivée d'Outreterre.

D'un geste machinal, et aussi précis que celui d'un robot, elle commença à mettre en place les récipients de verre torturés sur la table un à un, avec une lenteur mécanique. C'est de son propre chef que sa main effleura le livre posé tout près, alors que son regard rêvait ailleurs, et un sourire naquit sur ses lèvres fines et rouges.
L'imbécile de Shaathun avait cassé une partie des livres qu'elle lui avait confiés pendant le voyage, seuls trois restaient lisibles, et le gangregarde avait récupéré les pages volantes encore lisibles sur les volumes dont la couverture avait cédé. Elle en aurait probablement pour plusieurs mois de lecture intensive avant de seulement comprendre les articles des textes codés découverts dans le laboratoire de Scholomance.

Son regard se posa sur le démon en bouteille qu'elle n'avait toujours pas rendu à son propriétaire, et c'est avec des gestes lents et patients qu'elle extirpa de sa poche un fragment d'âme qu'elle projeta en l'air d'une pichenette. Elle préférait d'ordinaire les rituels tape à l'oeil, pour lesquels elle choisissait les âmes les plus savoureuses, les craies les plus vives, mais pour l'heure, seul un nom, prononcé d'une voix impérieuse accompagna son geste. "Yazmir".

Le diablotin apparut, ses dents claquaient, ses membres tremblaient. Luviàn nota avec amusement que comme tous ses démons personnels, Yazmir était plus petit que la moyenne de ses semblables. Un effet de mimétisme dû à sa propre taille? Elle se promit d'examiner l'idée plus tard, et passa une jambe gracieuse par dessus le bras de son fauteuil, se vautrant à demi sur les coussins de soie, pour regarder le démon en face, une expression de père noël avant l'heure sur le visage.
Le démon nota l'expression et se mit à trembler de plus belle, avant de lécher fiévreusement les traces de brûlure verdâtres qui parcouraient ses avant-bras.

"Yazmir, j'ai rencontré un démoniste hier, qui fait suffisament confiance à ses démons pour leur permettre de travailler seuls. J'ai décidé de voir si je pouvais tisser un tel lien avec toi, tu seras donc promu mon assistant de laboratoire, pour l'instant."

Le diablotin cessa de se cacher derrière ses grands bras poilus et risqua un oeil vers Luviàn.
"Sha veut dire que maitreshe pas frap-p-p-pper Yajmir, oui?"
Luviàn se pencha en avant pour s'accouder au fauteuil et approcher son visage du nez crochu et rougeâtre.
"Ca veut dire que si tu échoues, tu décevras grandement la confiance que j'avais placée en toi, et que la punition sera à la hauteur" ronronna t'elle à mi voix.
Yazmir gémit et se balança un peu d'avant en arrière, puis cessa et tourna vers Luviàn un oeil résigné.
"Que veut elle que je fashe, oui?
-Tu vas lire ces livres, en prenant TRES grand soin de ne pas les abîmer, et voir si tu ne trouves rien d'important.
-Oui maîtreshe...qu'est she qui est important maîtreshe, oui?"

L'espace de quelques secondes, Luviàn considéra la question, et dans son regard passa l'évidente envie d'en découdre avec le petit crétin qui se fichait d'elle. Yazmir poussa un cri de detresse et se cacha le visage derrière les bras dans une dérisoire posture défensive. C'est un visage incrédule qu'il dévoila à Luviàn lorsqu'elle lui répondit d'une voix douce et aimable.
"Contente toi de lire et d'essayer de trouver un code dans les pages.Oui?"
Le visage de Yazmir refléta un instant de quasi félicité, et c'est en essuyant ses yeux ruisselant de bienheureuses larmes et son nez plein de morve rougeâtre qu'il s'approcha des livres tout près.
"La maîtreshe est shi bonne avec Yajmir, la maîtreshe aura she qu'elle veut, oui!"
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Luviàn Empty
MessageSujet: Re: Luviàn   Luviàn Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Luviàn
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Maison Saen'Thalas :: Le Manoir :: La Bibliothèque-
Sauter vers:  
Ne ratez plus aucun deal !
Abonnez-vous pour recevoir par notification une sélection des meilleurs deals chaque jour.
IgnorerAutoriser